Blockchain, 58 champs d’application, la révolution ne fait que commencer !

Récit d’une histoire qui ne fait que commencer.

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La Blockchain : histoire d’une incroyable côte de popularité 

l'évolution de l'argentl'évolution de l'argent

Aussi loin que l’on remonte à l’histoire de la Blockchain, on arrive toujours au même point de départ : le cas d’usage des cryptomonnaies et notamment le célèbre livre blanc de Satoshi Nakamoto sur le Bitcoin qui viendra sceller un nouveau concept et une nouvelle manière de voir les interactions et donc les transactions.

Pour autant, il est important de revenir aux fondamentaux et de décrypter ensemble l’histoire de la blockchain à travers les âges jusqu’à son épopée contemporaine depuis quelques années.

L’histoire de la blockchain remonte à 1991 et l’introduction d’une solution informatique par les chercheurs Stuart Haber et W. Scott Stornetta : elle permettait tout simplement l’horodatage de documents numériques afin qu’ils ne soient ni altérés, ni antidatés. Et tenez vous bien, le solution utilisait déjà une blockchain sécurisée cryptographique servant à sécuriser les données. L’année suivante, l’arbre de Merkle (présenté ci-dessous) permet de passer une étape et de permettre à plusieurs documents d’être rassemblés en un seul bloc. Mais le brevet expira en 2004, soit 4 ans avant la création de Bitcoin.

Schéma montrant l'arbre de MerkelSchéma montrant l'arbre de MerkelArbre de Merkel

Puis, les années s’enchaînent jusqu’à l’arrivée des premiers protocoles blockchain

  • en 2004 d’abord, avec le RPoW (Preuve de Travail Réutilisable) introduit par l’informaticien Hal Finney qui résolut le problème de la double dépense grâce à un système reposant sur un token preuve de travail et non fongible, enregistré sur la “blockchain” et permettant à n’importe quel utilisateur à travers le monde de vérifier son exactitude et son intégrité, en temps réel ; 
  • en 2008, évidemment, avec l’introduction par le mystérieux Satoshi Nakamoto du whitepaper de Bitcoin, un système de paiement électronique décentralisé de pair-à-pair. La différence avec le RPoW résidant dans le fait que les Bitcoin sont minés, en tant que récompense en utilisant la preuve de travail, et les transactions sont ensuite validées par les nœuds décentralisés du réseau. En 2009 le premier bloc Bitcoin fut miné et Satoshi offrait une récompense de 50 Bitcoin. Le premier destinataire ne fut autre qu‘Hal Finney, qui perçut tout de même 10 Bitcoins, imaginez son prix aujourd’hui ;
  • En 2013, Vitalik Buterin, célèbre fondateur d’Ethereum lançait à son tour une nouvelle plateforme informatique distribuée et basée sur la Blockchain et surtout dotée d’une nouvelle fonctionnalité de script : le smart contract. Ce processus permet notamment à des développeurs de créer et publier des applications appelées DApps et il en existe aujourd’hui des centaines : des plateformes de réseaux sociaux, de paris ou encore d’échanges financiers totalement décentralisés.

Après ces étapes cruciales, la Blockchain a continué son chemin, que ce soit dans l’univers des cryptomonnaies, premier “vrai” cas d’usage éprouvé mais aussi dans de nombreux secteurs d’activité : on pense notamment à la logistique, au luxe, à l’agroalimentaire, au secteur public ou encore au transport. Des dizaines de secteurs dans lesquels les caractéristiques de transparence, d’authenticité, de sécurité de la Blockchain ont permis d’entrevoir une nouvelle manière de penser les échanges et les transactions.

Enfin, la Blockchain est devenue au fil des ans un sujet d’intérêt pour les entreprises, des grands groupes aux PME en passant par les startup. Du buzz produit en 2017 par le Bitcoin, aux déploiements que l’on observe aujourd’hui dans de multiples secteurs, la technologie est en train de se frayer un chemin parmi les incontournables du monde de demain et risquerait bien de suivre le même chemin qu’internet il y a quelques années. La Blockchain dispose également d’un atout indéniable qui en fait aussi un énorme potentiel : sa capacité à s’intégrer dans les systèmes d’information et à s’interfacer avec d’autres technologies telles que l’IA ou l’IoT qui renforce une fois de plus son intérêt.

Selon le dernier rapport sorti par CB Insight, deux tendances majeures sont observées au sein des entreprises aujourd’hui vis-à-vis de cette technologie en vogue : 

  • Les investissements annuels dans les entreprises blockchain ont plus que doublé en 2020 par rapport à 2017
  • Les dépenses dans des solutions Blockchain devraient atteindre les 16 Milliards de dollars d’ici à 2023
schéma montrant la hype cycle blockchainschéma montrant la hype cycle blockchain

Le secteur de la blockchain semble donc être un secteur en pleine expansion qui n’a pas fini de se développer. Même si la crise de la Covid-19 a pu bouleverser certaines industries, on observe que la blockchain s’est aussi retrouvée sous le feu des projecteurs comme dans la problématique de traçabilité et d’authentification des vaccins ou du pass sanitaire. 

Analysons maintenant de plus près les grandes tendances parmi les 58 champs d’application de la blockchain analysés dans ce rapport et synthétisés par Cointribune.

Des secteurs moteurs déjà fortement acculturés

Si certains secteurs sont, depuis les débuts, fortement impactés par la Blockchain, on pense notamment à la Banque et la Finance, d’autres commencent à s’y mettre aussi largement : on peut penser aux transports, à la santé, au secteur public ou encore à la logistique. Le point de départ de ces entreprises est généralement le même : elles cherchent à apporter plus de transparence et de confiance dans l’écosystème numérique dans lequel nous évoluons, voire même à booster leur performance et innover dans de nouveaux champs d’application comme c’est le cas dans le secteur public par exemple ou les infrastructures.

cas d'usage de la blockchaincas d'usage de la blockchain

D’ailleurs, selon le dernier rapport publié par Flexera et listant les grandes tendances en matière de développement technologique et donc de dépense dans des solutions innovantes, 38% des entreprises souhaitent investir dans la blockchain.

Parmi les industries les plus connues, on pense notamment à la Finance et la Banque de façon plus large : aujourd’hui, les institutions financières innovent, cherchent à disrupter leur marché et utilisent ainsi la blockchain comme outil de désintermédiation entre les différentes parties prenantes. Par exemple le Crédit Suisse a conclu un partenariat avec Paxos afin de gérer les transactions boursières aux Etats-Unis par le biais de la blockchain. On peut également citer Ripple, que nous avions eu l’occasion d’étudier à plusieurs reprises dans Cointribune et qui a déjà conclu un partenariat avec plus de 300 clients dans lesquels se trouvent aussi bien des institutions financières que des particuliers. Enfin, la problématique des KYC sont aujourd’hui au centre des attentions des institutions financière, et la blockchain pourrait bien aider à développer la connaissance client. Également, le crowdfunding, les fonds d’investissement, l’audit ou encore le secteur de l’assurance utilisent largement les avantages de la blockchain tout comme les solutions de trading ou de finance décentralisée qui ont su tirer leur épingle du jeu dans un environnement décentralisé.

Dans le top 10 des secteurs bénéficiant pleinement des avantages de la Blockchain on retrouve évidemment le secteur du transport et des nouvelles mobilités : dans un marché de l’automobile fortement impacté par la crise sanitaire, on peut citer le projet Xceed mené par Renault et IBM ou encore le partenariat entre Daimler et Ocean Protocol, un exchange de données décentralisées basé à Singapour. 

image montrant une voiture connectéeimage montrant une voiture connectée

L’avantage considérable de la blockchain dans l’industrie auto se trouve dans la sécurisation et la traçabilité de la supply chain notamment, afin d’éviter tout risque de contrefaçon ou d’erreur humaine dans le processus. Également, la blockchain peut apporter de la traçabilité dans le processus de rappel des véhicules qui représente plus de 13 millions de véhicules sur la première moitié de 2020. Enfin, dans le domaine de la revente de véhicules ou du leasing, l’entreprise estonienne Car-Vertical a par exemple inventé une solution basée sur la blockchain permettant de mieux tracer et identifier l’historique de chaque véhicule afin de garantir à l’utilisateur une pleine connaissance et transparence des informations. 

Sans oublier le secteur de l’aéronautique à la fois du point de vue des compagnies aériennes comme AirFrance qui déploie son premier pass sanitaire sur la blockchain afin de garantir le respect des normes sanitaires, ou Singapore Airlines Kris Pay, un wallet digital permettant de cumuler des points de fidélités (miles) et de les convertir en cryptomonnaies pouvant être dépensées chez les partenaires. Enfin le domaine de l’aérospatiale où plus de 60% des entreprises implémentent actuellement une blockchain.

Parmi les autres secteurs déjà bien acculturés à la blockchain et ayant déjà éprouvé des projets concrets on peut citer : 

  • l’infrastructure : l’IoT industrielle est très porteur, on pense notamment au lancement récent des projets NetObjex et Helium dans le secteur de la smart city, des transports connectés et de l’infrastructure ; l’imprimante 3D également où la blockchain sert à éliminer toute faille de sécurité ou encore protéger la propriété intellectuelle ;
  • l’immobilier : afin de garantir le transfert de propriété ou d’authentifier la vente d’un bien. Equisafe, une jeune pousse française s’est d’ailleurs imposée sur le marché en tokenisant les actifs immobiliers, mais on compte aussi Ubiquity qui offre une plateforme blockchain SaaS pour les sociétés financières, de titres et de prêts hypothécaires ;
  • la santé : sous le feu des projecteurs avec la pandémie que nous traversons, la santé est sans doute l’un des secteurs avec le plus de potentiel pour le développement de la blockchain. De la traçabilité des vaccins ou des médicaments, à la sécurisation des données de santé en passant par la certification et l’authentification de brevets dans le cadre de la recherche médicale, les cas d’usage sont nombreux.

Enfin, le Secteur Public et notamment la e-démocratie représente une manne encore trop peu explorée pour la blockchain : de la sécurisation des votes en passant par l’identité numérique sécurisée, de plus en plus de gouvernements se penchent sur la question.

De nouveaux secteurs avec des opportunités inattendues

Au-delà des secteurs déjà bien identifiés, la blockchain peut aussi se targuer de mener sa petite révolution dans des domaines beaucoup moins attendus et pour le moins originaux. 

Regardons quelques exemples qui devraient vous faire sourire.

Dans les enquêtes judiciaires menées par la Police ou la Gendarmerie, la gestion de la preuve sur toute la chaîne pénale par exemple est un enjeu clé auquel peut répondre la blockchain en permettant une traçabilité de bout en bout. Également, la capacité à remonter des filières pour arrêter les malfaiteurs : on pense à Chainalysis qui a permis au gouvernement américain d’arrêter la tête de pont de l’un des plus gros ransomwares de l’histoire : Netwalker.

Les services postaux risquent bien eux aussi de connaître leur disruption : la poste américaine est d’ailleurs en train de sérieusement s’intéresser aux bienfaits de la blockchain pour créer un système de tracking permettant aux postiers de gagner du temps et de réduire les coûts. Ils ont notamment entrepris un projet en 2020 de QR Code adossé à un token.

Le recyclage et plus largement l’économie circulaire bénéficient aussi de plus en plus des avantages de la blockchain. En effet, un projet nommé ReciChain et mené par IBM et BASF (producteur allemand de produits chimiques) a lancé un projet de recyclage de plastique basé sur la blockchain et permettant de tracer l’ensemble du cycle de vie du plastique.

Que cela vous surprenne ou non, même la pêche trouve son intérêt dans la blockchain : afin de rendre plus soutenable, éco-responsable et conforme cette industrie, la technologie peut permettre aux autorités de mieux tracer les poissons mais aussi de vérifier le butin du retour de la pêche pour les professionnels. De près ou de loin on sait aussi que la blockchain permet de tracer et de montrer en toute transparence la provenance des poissons comme le saumon par exemple, de la pêche à l’assiette pour remettre de la confiance pour le consommateur.

L’art, largement popularisé avec le boom des NFT est aussi un secteur en plein essor pour la technologie blockchain : de la traçabilité et l’authentification des oeuvres d’art, en passant par la tokenisation et enfin les NFT, il ne serait pas étonnant de voir éclore d’autres Beeple à l’avenir.

Last but not least, et pour finir sur une note de douceur : la blockchain disrupte aussi le marché du cannabis. Depuis sa légalisation au Canada l’industrie du cannabis commence à investir largement dans les technologies. Mile High Labs, un fabricant de CBD, a par exemple opéré un partenariat avec Chain.io afin de créer un système de tracking basé sur la blockchain pour la supply chain dans le but de suivre l’ensemble de la chaîne mais aussi de se mettre en conformité avec le régulateur. 

image montrant le canabis sur la blockchainimage montrant le canabis sur la blockchain

Nous l’avons vu, la blockchain n’est pas que la technologie sous-jacente aux cryptomonnaies, et ne constitue pas qu’une technologie isolée applicable seulement à quelques secteurs. C’est une idéologie et une philosophie, mais aussi un procédé informatique qui promettent de disrupter l’ensemble de la société et du monde économique à la manière d’internet il y a quelques années. Qui saura saisir ce virage ?

Retrouver l’article original de Karen Jouve ici: Lien Source

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