Web 3.0 arrive, le crypto en est une condition indispensable

Vu que la décentralisation est censée devenir l’un des éléments-clés de Web 3.0, les actifs numériques et la blockchain auront, eux aussi, un rôle important à jouer. En effet, des figures de l’industrie interviewés par Cryptonews.com suggèrent que les cryptomonnaies seraient un composant sine qua non pour Web 3.0 et que les actifs numériques contribueraient à construire un tout nouveau système d’incitation et de coordination pour les services Internet décentralisés.

Les cryptomonnaies pourraient notamment aider à forger un tout nouvel écosystème Web 3.0 caractérisé par des protocoles de travail distribués, une infrastructure décentralisée mais aussi par des plateformes de création appartenant aux utilisateurs, pour n’en citer que quelques-uns. Il sera d’ailleurs nécessaire pour l’industrie de se focaliser d’abord sur l’amélioration et la simplification de l’expérience utilisateur avant de s’attendre à un niveau d’adoption significatif.

Quelle importance les cryptomonnaies auront-elles pour Web 3.0 ?

Au tout début (avant les cryptomonnaies), on considérait Web 3.0 comme une étape dans l’évolution d’Internet qui pourrait être défini par le « Web sémantique » (Semantic Web). Comme le pionnier Tim Berners-Lee et d’autres le croyaient, cela devrait rendre les ordinateurs et les machines « capables d’analyser n’importe quelles données sur le Web ».

Même si la définition évoquée persiste toujours, le temps passe et la plupart de ceux qui utilisent Web 3.0 en tant qu’outil de travail l’associent avec la décentralisation. De ce point de vue, les cryptomonnaies et la blockchain y jouent un rôle significatif, voire crucial.

« Les cryptomonnaies et la blockchain sont des éléments indispensables pour Web 3.0 car ils permettent les trois caractéristiques-clés de Web 3.0 : décentralisation, absence de permis et absence de confiance », a déclaré un porte-parole de la Fondation DFINITY, qui supervise le développement de la Ordinateur Internet (ICP), une plateforme à 2 milliards de dollars qui vise à remettre en cause le monopole des grandes technologies.

Adam Soffer, chef de produit de la plateforme de distribution vidéo décentralisée Livepeer (LPT), est d’accord avec l’évaluation et se montre persuadé que les cryptomonnaies et la blockchain sont au cœur de Web 3.0.

« Ce sont ces technologies qui permettent aux développeurs d’intégrer des règles économiques et des incitations dans des logiciels open source et de créer des réseaux coordonnés par des tokens. Inciter les individus à participer aux protocoles Web3 permet aux développeurs et à la société de s’attaquer aux problèmes qui nécessitent une coordination à grande échelle », a-t-il dit à Cryptonews.com.

Même si tout le monde ne partage pas la même opinion sur l’indispensable crypto, les experts sont tout de même d’accord que le rôle à jouer est très important. Selon Nick Mancini, analyste en chef au sein de Trade the Chain, une différence persistera probablement entre les secteurs public et privé et donc entre leurs façons respectives dont les acteurs utilisent les cryptomonnaies.

« Les crypto-monnaies, telles que nous les voyons aujourd’hui, sont susceptibles d’être largement destinées aux services publics et open source, c’est là que le marché se dirigera vers une chose construite autour d’un aspect communautaire ou consensuel. Pour les entreprises privées qui n’ont pas besoin de crypto-monnaies, il y aura probablement des systèmes privés qui interagissent avec les systèmes publics, mais n’ont pas besoin d’économies internes ou de modèles entièrement axés sur le consensus », a-t-il indiqué à Cryptonews.com.

Le PDG de Heluim (HNT) Frank Mong qui se spécialise sur l’infrastructure wireless décentralisée ne croit pas que les cryptomonnaies soient forcément indispensables pour Web 3.0 en suggérant quand même que les monnaies numériques ainsi que la blockchain inciteraient les gens à modifier leur comportement sur Internet.

« Si l’incitation était de garder les choses privées et de garder les choses cryptées tout le temps, et plus vous le ferez, plus vous gagnerez de récompenses cryptographiques, alors le comportement actuel qui consiste à collecter des informations privées et à en revendre contre une récompense s’arrêterait », a-t-il précisé à Cryptonews.com.

Tout en reconnaissant la blockchain en tant que moyen pour fournir un accès décentralisé à Internet, Mong rappelle d’une chose d’une haute importance :

« Je pense que le problème est de savoir dans quelle mesure la dorsale internet peut être vraiment décentralisée. Si le noyau appartient toujours à quelques grandes entités, alors ces entités peuvent bien censurer ou créer des obstacles à l’indépendance et à la confidentialité ».

Exemples de Web 3.0

Ce n’est pas vraiment une surprise que tous les experts ne soient pas unanimes dans leur choix des plateformes les plus intéressantes à suivre parmi celles qui emploient déjà la technologie Web 3.0 décentralisée.

Pour Adam Soffer, le plus intéressant, ce sont des protocoles de travail distribués, comme Filecoin (FIL), un un réseau de stockage décentralisé et open source qui permet aux développeurs de créer de nouvelles façons de stocker des données dans leurs applications, ainsi que de permettre aux individus de s’éloigner des services de stockage centralisés qui monétisent les données et ne garantissent pas la confidentialité ».

Un autre exemple : Graph (GRT) permettant aux utilisateurs d’extraire les données sur les blockchains des blockchains. « Il permet à quiconque de créer et de publier des API ouvertes, ou des sous-graphes, qui peuvent être interrogés pour une vaste gamme d’informations sur les tendances cryptographiques », a-t-il expliqué.

Comme on pouvait le deviner, Livepeer en est un autre exemple aimé par Soffer. Cette plateforme fournit une infrastructure distribuée pour des services clés comme le transcodage vidéo à une fraction du coût facturé par les fournisseurs centraux. Les services « sont rendus par des opérateurs de nœuds (que les membres de la communauté Livepeer appellent « orchestrateurs ») qui se font concurrence sur la base de la qualité du service, du prix et de l’emplacement », a-t-il ajouté.

Peut-être que l’un des exemples les plus marquants de Web 3.0 est Internet Computer. Le projet vise à offrir une version décentralisée d’Internet et de divers services et sites Web.

Il existe plusieurs plateformes qui fonctionnent déjà sur Internet Computer et qui prouvent le potentiel de Web 3.0, selon le porte-parole de la DFINITY Foundation, notamment DSCVR (une version décentralisée de Reddit appartenant à ses plus de 12 000 utilisateurs), OpenChat (service de messagerie en temps réel avec 19 000 utilisateurs) et Distrikt (réseau professionnel appartenant aux utilisateurs qui leur permet de voter sur les upgrades et qui ne va jamais vendre leurs données).

En tant qu’observateur extérieur, Nick Mancini est sûr que la liste des domaines prometteurs pour Web 3.0 comprend les échanges, médias, art et stockage décentralisés.

« Les échanges décentralisés comme Uniswap et Sushiswap changent la façon dont nous nous échangeons de tokens, Steemit modifie notre façon de communiquer, Opensea change la façon dont nous achetons et vendons de l’art numérique ; dans les cas de Filecoin, de Storj (STORJ), et de Sia (SC), il s’agit du stockage de fichiers décentralisé. Ce ne sont là que quelques exemples d’entreprises qui s’attaquent à l’innovation dans trois mondes prêts à être perturbés », a-t-il dit.

Tendances à prévoir

Lorsqu’il parle de l’avenir, Frank Mong évoque l’infrastructure décentralisée comme la tendance la plus importante relative à Web 3.0. Ce n’est pas du tout imprévisible, compte tenu du fait que Helium est une blockchain publique qui vise à inciter à développer un réseau wireless décentralisé.

« J’espère que cela doit nécessairement se produire pour qu’on arrive à un vrai Web 3.0. Nous sommes là-dessus », a-t-il déclaré.

Tandis qu’Adam Soffer s’attend à ce que les plateformes NFT et DeFi attirent le plus d’attention à court terme, il croit au succès d’autres domaines à la distance moyenne.

« Dans un avenir proche, je vois que [les decentralized autonomous organizations], les protocoles de travail distribués et les plateformes de création décentralisées/appartenant aux utilisateurs telles que audius.co et verre.xyz (qui sont eux-mêmes alimentés par des protocoles de travail distribués) sont en forte tendance », a-t-il remarqué.

De plus, la DFINITY Foundation s’attend à ce que les réseaux sociaux décentralisés deviennent plus importants en réponse à l’invasion dans la sphère privée des utilisateurs, au risque de plateforme en général et à la censure, ces problèmes devenus des symboles des réseaux traditionnels comme Facebook.

« On va utiliser beaucoup la blockchain pour jouer. Gaming est l’exemple parfait d’utilisation des NFTs », a ajouté le porte-parole de la société.

La facilité d’utilisation serait la tendance primordiale qui pour l’avenir proche, précise d’ailleurs Nick Mancini. Elle serait indispensable pour permettre aux autres éléments, comme l’infrastructure, les protocoles de travails, les réseaux sociaux, les plateformes de jeu, celles de création, d’atteindre leur masse critique :

« La tendance la plus importante, ce sera probablement la facilité d’utilisation. Pour une adoption massive de ces projets, il faut de l’expérience utilisateur aussi simple que vos grands-parents puissent en profiter ».

Retrouver l’article original de Clément Dubois ici: Lien Source

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