Un chiffre légèrement hors norme – Chaque semaine, de nouveaux projets NFT se lancent. La plupart du temps, le succès est mitigé. Cependant, çà et là, certains projets sortent du lot et sont témoins d’un large engouement. Ce fut récemment le cas du projet Art Gobblers, lancé par le co-créateur de « Rick & Morty » et l’entreprise Paradigm.
Gobble Art : la nouvelle tendance NFT
Justin Roiland est le co-créateur de la série animée « Rick & Morty ». En janvier 2021, celui-ci faisait son entrée dans la sphère NFT via la vente de plusieurs œuvres sous la forme de NFT. L’une des œuvres baptisée « First Rick and Morty Crypto Art » avait été vendue aux enchères pour 150 000 dollars.
Par la suite, celui-ci s’est rapidement penché sur son second projet NFT. En effet, en février 2022, le compte Twitter du projet Art Gobblers a été créé. Il aura fallu attendre le 1er juillet pour voir apparaître la première publication du projet. Pour information, ce projet est issu d’un partenariat entre Justin Roiland et l’entreprise Paradigm.
Ce projet de NFT vise à créer un « écosystème de création artistique autonome grâce à des incitations financières ». Cet écosystème comporte deux types de jetons :
Le jeton GOO permettant à des artistes de créer des NFT via l’outil de création développé par Paradigm ; Les NFT Gobblers qui sont créés en échange de jetons GOO.
Les NFT ont été dévoilés le 31 octobre dernier, et ces derniers ont rapidement fait fureur sur OpenSea et la nouvelle plateforme Blur. Plus en détail, la collection enregistre un volume total de 8 981 ETH, soit plus de 14 millions de dollars. Les NFT présentent actuellement un prix plancher de 14,7 ETH.
Projet communautaire ou machine à fric ?
Face à l’engouement de ce projet, de nombreux internautes ont cherché à effectuer de plus amples recherches. Ce fut notamment le cas de notre Konohime national, qui a su réunir diverses sources pour nous permettre d’analyser le plus factuellement possible le lancement de ce projet.
La création d’une communauté saine
Dans un premier temps, le projet a été présenté comme 100 % communautaire. En effet, le 15 septembre, Art Gobblers avait publié un thread présentant l’aspect communautaire.
De plus, ce thread fut aussi l’occasion de recruter des artistes, holders et builders pour soutenir le projet et la croissance de la communauté naissante.
« Nous construisons notre communauté d’artistes, de collectionneurs et de constructeurs depuis mai. Nous avons commencé par sélectionner à la main un premier groupe d’humains que nous admirions pour leurs contributions au crypto-art. Ce groupe a ensuite désigné d’autres personnes méritantes, qui ont désigné d’autres personnes, et ainsi de suite. »
Publication de Art Gobblers
Des dérives et de l’opacité lors du mint
Malheureusement, ces bases vraisemblablement solides ont rapidement été ébranlées à la sortie du projet. La preuve : des internautes, tels que @Pons_ETH, ont dévoilé la réalité du mint. En fait, il semblerait que plusieurs influenceurs cryptos aient eu accès au mint du projet via une allow list.
Au-delà de la allow list qui manque cruellement de transparence, le choix des influenceurs ayant pu avoir accès au projet n’a pas été du goût de tout le monde.
GOO : le ponzi absolu ?
Par la suite, plusieurs questionnements ont émergé vis-à-vis du jeton GOO. Comme présenté précédemment, celui-ci permet de minter de nouveaux NFT.
En parallèle, le jeton peut également être staké dans le module « art factory » pour générer d’autres jetons GOO. De surcroît, les détenteurs d’un NFT Art Gobblers se voient octroyer un multiplicateur lors du staking de leurs GOO, permettant de générer encore plus de jetons.
Malheureusement, le projet pourrait bien se diriger vers une haute centralisation. En effet, bien que les NFT Art Gobblers soient plutôt décentralisés avec 80 % des détenteurs n’ayant qu’un exemplaire en leur possession, la centralisation se fera ressentir sur le jeton GOO.
Comme nous l’avons vu, les détenteurs d’un NFT de la collection disposent d’un multiplicateur lors du staking. Cependant, ceux qui ne détiennent pas de NFT n’ont que peu d’intérêt de détenir des GOO. Comme l’a expliqué Dave White sur Twitter :
« Accumuler de GOO sans posséder de Gobbler est une mauvaise stratégie, car tout le monde produira des GOO et votre part de la réserve totale de GOO sera rapidement réduite à néant. »
En réalité, cette mécanique inspire à de nombreux internautes une situation de dump massif des premiers adhérents aux projets sur les nouveaux souhaitant y prendre part. Malgré l’engouement généralisé autour du projet, il pourrait être prudent d’éviter le FOMO pour ne pas finir en exit liquidity.
3 millions de dollars pour un jeton claqué au sol ?
Si vous vous êtes intéressé au projet, vous êtes potentiellement tombé sur le prix hallucinant du jeton GOO. Plus précisément, sur le site de référence CoinGecko, celui-ci est affiché au modique prix de 3 millions de dollars par jeton. Un prix mirobolant qui pourrait faire tourner la tête de plus d’un détenteur de crypto.
Cependant, ce prix n’a rien de réel et n’est autre que le fruit d’un manque de liquidités sur Uniswap. A vrai dire, lorsque l’on y regarde de plus près, le GOO est uniquement échangeable sur Uniswap via 3 pools :
1 pool ETH/GOO ; 2 pools USDC/GOO.
En fin de compte, le prix s’en trouve faussé à cause de la seconde pool USDC/GOO qui présente un prix de 3 034 000 dollars. Un prix hallucinant causé par l’absence de liquidités sur la pool. En pratique, celle-ci dispose de moins de 0,001 ETH déposé.
Le prix est quant à lui issu d’un calcul réalisé sur les liquidités présentes dans les deux actifs.
En parallèle, l’écosystème des NFT est témoin d’un combat de titans. Effectivement, une nouvelle plateforme d’échange de NFT, Blur, vampirise agressivement des parts de marché au géant OpenSea.
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