Bitcoin : quand le Qatargate vient freiner la régulation crypto en UE

Mauvais timing pour Bitcoin et les cryptosMiCA continue d’avancer en Europe, permettant ainsi l’adoption des technologies de la blockchain et des NFT. Ces travaux progressent, à leur manière, au sein du Parlement européen. Rapports et autres réglementations ont même laissé entrevoir une régulation possible des technologies de la blockchain en Europe, non sans réveiller les débats. Arrêté dans son élan, le vieux continent a abandonné temporairement certains de ces travaux comme son projet de loi sur les NFT. La cause ? Les accusations de corruption portées contre la députée Éva Kaïlí  dans l’affaire du Qatargate.

Cette affaire a, en effet, mis en doute la fiabilité de certains acteurs politiques au sein des institutions. Ces derniers étant paradoxalement les premiers à accuser les cryptomonnaies d’être utilisées pour blanchir de l’argent. C’est le cas d’Éva Kaïlí. L’une des plus ferventes défenseuses de l’adoption des cryptomonnaies, des NFT et de la lutte contre la cybercriminalité au sein du Parlement européen. De lourdes accusations de corruption pèsent maintenant sur elle. Explications.

Éva Kaïlí : quand la corruption foule le pavé du Parlement Européen

Pour ceux qui auraient manqué cette affaire, rappelons brièvement le Qatargate qui a ébranlé Bruxelles fin décembre. Éva Kaïlí était la reine des cryptomonnaies au Parlement européen. C’était une véritable alliée de l’industrie. Elle a été accusée d’avoir accepté des pots-de-vin qataris pour influencer illégalement le Parlement.

Dans cette affaire, Éva Kaïlí n’est pas seule. Elle était complice de Francesco Giorgi, conseiller politique au PE, et de son ancien patron Pier Antonio Panzeri, tous deux liés par leur travail dans une ONG qui s’appelle Fight Impunity. En tout, ce sont quatre personnes qui ont été inculpées le 9 décembre. 600 000 en espèces ont été retrouvés.

Les accusations portées contre Kaïlí incluent :

La corruption ;le blanchiment d’argent ;la participation à une organisation criminelle.

Par ailleurs, le média Politico rapportait que Kaïlí a admis avoir demandé à son père de cacher une valise remplie d’argent avant son arrestation. Dans la foulée, le 13 décembre, les décideurs politiques européens ont voté à la quasi-unanimité pour démettre Éva Kaïlí de ses fonctions de vice-présidente du Parlement européen.

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Crypto, blockchain et NFT : ceux dont il ne faut pas parler ?

Éva Kaïlí, une député européenne qui était pro blockchain

Retenons qu’Éva Kaïlí a une expérience plutôt impressionnante dans le domaine de la technologie. Depuis son élection au PE en 2014, elle a contribué à façonner ses premiers dossiers sur la blockchain en 2016. C’était une des députées européennes les plus instruites en matière de finance numérique. Alors, pourquoi le Qatargate aurait-il un quelconque rapport avec la blockchain ou l’espérance de vie des NFT dans l’Union européenne ?

Le Parlement a essayé de mettre en place une réglementation pour les NFT par exemple. Mais, selon les informations diffusées par le bureau de Dan Nica, un député européen, le rapport sur les NFT géré par Kaïlí a été retiré suite à son arrestation et à son inculpation. Cette initiative visait à combler une lacune réglementaire concernant les NFT, les oubliés de la réglementation MiCa.

Décentralisation, cryptomonnaies et cybersécurité : des chantiers à l’abandon ?

Elle a également construit le projet pilote de technologie de registre décentralisé qui sera lancé en mars. Elle a aussi participé activement aux discussions sur d’autres dossiers dans le cadre du paquet financier numérique 2020 de l’UE. Les travaux de la députée grecque ont aussi été observés lors de l’élaboration du règlement MiCA, ou encore pour la mise en place d’une loi sur la cybersécurité impliquant des entreprises FinTech.

Selon certaines sources, l’absence de Kaïlí pourrait être ressentie comme une perte pour la politique crypto en Europe. Cependant, d’autres sources ont indiqué que son départ du Parlement pourrait ne pas avoir d’impact significatif. Il serait, bien au contraire, un point positif pour l’industrie crypto. L’occasion faisant le larron, d’autres eurodéputés pourraient devenir plus actifs, en particulier des groupes parlementaires qui ont mené les négociations sur le règlement MiCA. Malgré tout, l’industrie devra trouver un nouvel allié pro-innovation au sein du groupe des socialistes et démocrates.

Il est important de noter que les acteurs du secteur de la cryptographie sont prudents lorsqu’il s’agit de s’exprimer afin d’éviter de transformer cette histoire en un autre scandale. L’industrie est actuellement fragilisée après une série de faillites de grandes entreprises. Cette affaire souligne la nécessité pour les régulateurs de traiter de manière plus urgente la question de la réglementation financières pour les cryptomonnaies certes, mais surtout pour la finance et pour les institutions traditionnelles. Cela pourrait aider à protéger les investisseurs et à assurer la stabilité de l’industrie.

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