On ne badine pas avec le metaverse – Nombreuses sont les fois, où, au travers de ces lignes, nous avons pu chanter les louanges du métavers. En théorie, le métavers est un univers virtuel dans lequel les utilisateurs peuvent se connecter et interagir avec d’autres participants et avec des objets virtuels en temps réel. Le terme a été popularisé par Neal Stephenson dans son roman Snow Crash. Dans ce livre, l’auteur décrit un monde virtuel dans lequel les personnages peuvent librement se déplacer et interagir avec d’autres personnages et avec des objets virtuels. Le metaverse est souvent considéré comme l’évolution des univers en ligne existants, tels que les mondes virtuels de jeux en ligne et les réseaux sociaux. En pratique, nous verrons aujourd’hui dans notre Meta-Hebdo que c’est tout autre chose.
Vecteur de valeur ajoutée pour les entreprises, réponse aux problèmes d’un web 2.0 qui s’essouffle : le metaverse est ainsi devenu, ces dernières années, l’espoir d’un renouveau pour les GAFAM et un potentiel développement pour de nombreuses entreprises en mal d’innovation.
Et, pourtant. Graphismes limités, expériences mauvaises, la liste des arguments contre le métavers pourrait s’allonger. Alors que le réalisme souffre et que la décentralisation est menacée par les GAFAM, qui ont toujours les dents aussi longues, le consommateur, lui, semble malgré tout s’accrocher à la notion de metaverse.
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Pour ne pas vous perdre dans le Meta-Hebdo
2022 dans la mare au diableL’hiver crypto et les illusions perduesLe metaverse réaliste : une chimère Le metaverse européen : les souffrances du jeune web 32023 : au bonheur du metaverse ?Metaverse et réalité : les liaisons dangereuses Le metaverse : le jeu de l’amour et du hasardAprès Jacques, Mark Zuckerberg le fatalisteLe metaverse : les méta-morphoses
2022 dans la mare au diable
L’hiver crypto et les illusions perdues
Nous avons pu l’observer depuis le début du mois de décembre. De nombreuses tempêtes ont frappé l’écosystème crypto ces derniers mois. Nous pouvons penser à l’épisode Terra (LUNA) et la chute de son stablecoin UST. Nous pouvons aussi, plus récemment, nous en référer à la chute de l’empire de Sam Bankman-Fried : FTX.
Perdu dans ce marasme, le metaverse a dû montrer sa force de résistance pour continuer de se développer. À la manière de nombreux altcoins, les cryptomonnaies du metaverse (MANA, SAND par exemple) et de certains jeux play to earn souhaitant développer des mondes virtuels sur un moyen long terme, se sont vus bousculer par l’ouragan. On retiendra notamment le fait que la paire de trading SLP/BNB a été supprimée le 09 décembre par Binance, confirmant des moments un peu sombres pour le token utilitaire d’Axie Infinity.
Par ailleurs, le contexte crypto catastrophique n’a de cesse d’avoir des conséquences sur le secteur du web 3. Les NFT, intrinsèquement liés au métavers, se retrouvent ainsi dans la tourmente. Leurs prix chutent.
Le metaverse réaliste : une chimère
En conséquence, le metaverse, encore jeune, semble pourtant déjà sur une pente descendante. Expérience limitée, graphisme réduit, nombreux sont les témoignages faisant part d’une immersion manquée, d’une économie bancale et parfois instable. Telle une chimère, le métavers devient ce dont tout le monde parle. Cependant, tout le monde n’arrive pas à le saisir.
Les problèmes d’interopérabilité sont également à souligner. Pour rappel, l’interopérabilité des métavers est la capacité des différentes espaces numériques à fonctionner ensemble et à échanger des données de manière transparente. Jeux, espaces de travail virtuels et lieux de rencontre en ligne : ces différents espaces devraient idéalement tous se croiser et se faire écho les uns aux autres.
Dans la réalité, nous sommes encore bien loin de ce métavers à la croisée des mondes. Et pourtant, certains acteurs de l’écosystème y travaillent. The Sandbox s’est développé sur la blockchain Polygon, et récemment, OpenSea intégrait la BSC à sa plateforme de NFT. Du côté des GAFAM également, Meta travaille à l’interopérabilité en multipliant les partenariats crypto avec Polygon, Solana ou encore OpenSea depuis le mois de novembre.
Cependant, depuis le mois de mars, le secteur opère un ralentissement très net qui va de pair avec la chute d’empires comme ceux de Terra (LUNA), Celsius ou encore FTX. Les NFT suivent également la chute des cryptomonnaies et la perte de valeur du secteur. Certaines collections ayant perdu plus de 90 % de leur valeur.
Par ailleurs, nombreux sont les retours d’expériences négatifs contre le métavers. Il est fréquent que nos sarcasmes s’arrêtent sur le metaverse de Meta, société mère de Facebook, Instagram ou encore WhatsApp. Toutefois, cette fois-ci nos sarcasmes ne s’attarderont pas sur le metaverse moche de Mark Zuckerberg.
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Le metaverse européen : les souffrances du jeune web 3
Nous préférons cette semaine vous faire découvrir le métavers à 387 000 euros de l’Europe, lancé en toute discrétion à la mi-octobre. D’autres investissements sont à venir. Il vise à promouvoir des activités numériques pour les 18-35 ans. Accessible à tous, ne prenez pas le risque de vous perdre dans ce métavers : il n’y aura personne pour vous aider à trouver votre chemin.
Dans les faits, le metaverse « Global Gateaway » s’inscrit dans un programme du même nom qui a un budget de 300 milliards de dollars (voté jusqu’en 2027) pour développer l’action durable de l’Europe :
« Nous soutiendrons les investissements intelligents dans des infrastructures de qualité, qui respectent les normes sociales et environnementales les plus élevées, conformément aux valeurs et aux normes de l’UE. La stratégie « Global Gateway» offre un modèle de la manière dont l’Europe peut établir des liens plus résilients avec le monde. »
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne – Source : Commission européenne
Le metaverse européen a donc pour objectif de répondre aux problèmes de notre société :
« Climat, connectivité, santé, éducation – tous les défis mondiaux qui nécessitent une action mondiale. Rejoignez-nous sur notre nouvelle plateforme numérique pour voir comment nous abordons ensemble ces défis du monde réel. »
Acceuil du site internet «Global Gateaway » – Source : Global Gateaway
Cependant, lorsque l’on creuse, certains médias ont fait part du témoignage anonyme de membres du personnel développant ce metaverse. Aussi, en ce qui concerne l’expérience, nous pouvons lire que celle-ci est « déprimante et embarrassante ». Qualifié de « déchet numérique » une troisième source se demande qui a validé le lancement de ce métavers.
En d’autres termes, et surtout en image, il n’en reste pas moins que pour le moment, le metaverse européen, c’est ça :
2023 : au bonheur du metaverse ?
Metaverse et réalité : les liaisons dangereuses
Voulons-nous d’un métavers qui reproduit nos erreurs réelles, et les malformations de notre société ? En effet, au-delà du fait que les humains ne sont pas des trombones, le métavers européen questionne. Difficile d’utilisation, froid et vide, et donnant accès à des œuvres d’art peu expliquées, il semble délicat que cette expérience convienne au plus grand nombre.
Ce décalage entre ce qui est proposé et les attentes des consommateurs, reproduit ainsi des problématiques visibles de notre société réelle. Paradoxale et parfois déstabilisante, la notion d’un métavers réaliste semble parfois transposer nos problématiques et les conserver. Un récent rapport Mc Kinsey explore cette théorie d’un métavers qui reproduirait les erreurs de notre société. En s’établissant sur la présence des femmes et des hommes dans le metaverse, le rapport déplore le mimétisme du métavers sur les maux de notre société.
Ainsi le rapport révèle que :
41 % des femmes utilisent une plateforme metaverse contre 34 % des hommes interrogés ;35 % des femmes interrogées passeraient plus de 3 heures dans le metaverse contre 29 % des hommes.
Il en ressort également, toujours d’après le sondage, que les femmes sont plus susceptibles de s’engager dans des situations hybrides impliquant un impact réel du metaverse dans leur vie. Nous pouvons penser aux applications fitness ou autour d’une thématique éducative par exemple. En revanche, les hommes, eux, utiliseraient le metaverse pour des expériences plus numériques telles que les jeux ou encore les NFT. D’autre part, en s’établissant sur les sociétés participant au Metaverse Standard Forum, seulement 8 à 10 % des chefs d’entreprises sont des femmes. Cet écart est semblable à celui que l’on trouve dans des classements comme celui de Fortune 500 par exemple.
Face à cet échec du réalisme que nous pointons seulement ici – un futur Meta-Hebdo sera d’ailleurs l’occasion d’aborder ce point ensemble – les univers pixelisés et imaginaires, proposant des nombreuses possibilités, ont un grand succès. Un succès somme toute qui n’est pas une surprise lorsque l’on voit la réussite déjà tangible de géants du metaverse comme Roblox ou Minecraft.
Le metaverse : le jeu de l’amour et du hasard
Et oui, il est, en effet, facile de parler des échecs du métavers qui sont évidents. Toutefois, il ne faut pas oublier que le métavers est d’ores et déjà un succès pour certaines entreprises qui se jouent de l’hiver crypto. Ces dernières étant plus affectées par le contexte macroéconomique.
Ainsi, au jeu de l’amour et du hasard avec le public, le métavers arrive en second dans la liste des mots de l’année 2022 établie par l’université d’Oxford :
« C’est un environnement de réalité virtuelle (hypothétique) dans lequel les utilisateurs interagissent les uns avec les autres avatars et leur environnement de manière immersive, parfois présenté comme une extension ou un remplacement potentiel d’Internet, du World Wide Web, des médias sociaux. »
Suzie Dent – Source : Université d’Oxford
Après Jacques, Mark Zuckerberg le fataliste
Cependant, et même au mois de novembre, les marques ont su montrer leur intérêt pour le metaverse. C’est le cas de Mark Zuckerberg qui malgré des pertes de 9 milliards de dollars renouvèle ses vœux avec le monde virtuel et garde en tête cette fatalité : le metaverse est l’avenir.
Ainsi, face aux doutes émis quant à la réussite de ce métavers, Mark Zuckerberg répond au DealBook Summit du 30 novembre à New York. Il y expose alors une vision à long terme, en évoquant une transformation « des appareils informatiques » qui servent à communiquer « dans les années 2030 », et en soulignant que « quelqu’un doit construire cela, y investir et y croire ».
Le metaverse : les méta-morphoses
« Le potentiel du métavers est transformateur et la curiosité des consommateurs reste élevée. »
Charlton Monsanto, responsable de l’offre mondiale d’expériences immersives chez Capgemini
Malgré le portrait plus triste que nous dépeignons ici sur le secteur du métavers, de nombreux indices montrent que celui-ci pourra surpasser ses échecs. Soutenus par le fatalisme de Mark, charmeur des consommateurs, nombreux sont les rapports qui soulignent ce succès à venir pour le métavers.
Capgemini, conseiller en stratégie commerciale et technologique, l’expliquait dans un dernier rapport intitulé « Immersion totale : comment les expériences immersives et dans le métavers profitent à l’expérience client et aux opérations ». En interrogeant 8 000 consommateurs, ainsi que 1 000 organisations dans 12 pays et dans différents secteurs, de nombreux éléments statistiques ont pu être mis en avant :
90 % des consommateurs sont curieux de connaître le métavers ; 75 % des interrogés s’attendent à ce que leur interaction avec les marques se passe dans le métavers ; 7 interrogés sur 10 pensent que le métavers et les expériences immersives seront des facteurs de différenciation du marché en termes d’expérience client ;93 % des consommateurs interrogés ont déclaré être curieux du métavers ;51 % ont déclaré qu’ils utiliseraient le métavers lorsqu’il leur sera plus accessible.
L’enquête a également abordé le type d’interactions souhaitées par les consommateurs dans le métavers :
43 % des personnes interrogées ont répondu qu’elles aimeraient interagir avec leurs amis et leur famille ; 39 % souhaitent des interactions avec des collègues ; 33 % espèrent des expériences liées aux jeux ;28 % attendent des activités commerciales.
Nous comprenons alors que malgré les conditions de marché turbulentes, le métavers et son utilité potentielle restent stables dans l’esprit des consommateurs. Des nations entières ont même commencé à utiliser le métavers pour préserver leur patrimoine ou encore pour interagir avec leur citoyen. Certaines, comme nous avons pu le voir avec le metaverse européen peuplé de trombones, sont encore en cours de développement. Mais elles saluent, au-delà des limites que nous avons pu exposer, la mise en place d’une adoption progressive du secteur.
Après avoir vu que le métavers avait quelques difficultés sur cette fin d’année, il n’en reste pas moins que ce jeune secteur semble porté par les grandes marques, et d’incorrigibles défenseurs comme Mark Zuckerberg. Encouragé par des consommateurs qui acceptent le terme jusque dans leur vocabulaire quotidien, la volatilité des cryptomonnaies n’a pas empêché le metaverse de gagner en potentiel pour les entreprises, mais aussi pour ses utilisateurs.
Ainsi, le développement des bridges, et autres Layer 2 du côté du domaine cryptographique, laisse entrevoir les possibilités d’une interopérabilité. Face aux échecs du réalisme, les blocs et autres pixels et voxels, gagnent du terrain et permettent finalement plus de liberté dans l’espace numérique. C’est d’ailleurs, un thème que nous aborderons dans notre prochain Meta-Hebdo. En revanche, gardons en tête que lorsque les premiers échecs seront résolus, l‘éducation et l’accessibilité devront eux être des succès pour permettre une croissance pour les technologies émergentes telles que le metaverse.
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L’article Autant en emporte le Web 3 – Le metaverse est-il un échec ? Le Meta-Hebdo est apparu en premier sur Journal du Coin.