2022, encore un bon cru pour les escrocs – Les dossiers de Chainalysis sont attendus avec impatience par les professionnels et les observateurs de la crypto. DeFi, NFT, plateformes d’échanges, leurs services couvrent tous les domaines du secteur et proposent régulièrement des rapports pertinents pour l’industrie. Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur les activités illégales dans la cryptomonnaie et essayer de comprendre les chiffres donnés par ce grand spécialiste de la donnée. Direction les bureaux de la société sur la très prestigieuse 5th avenue pour faire le point sur les écornifleurs des temps modernes.
Préambule aux chiffres et modalités de calcul de Chainalysis
Avant de donner des chiffres bruts, Chainalysis tient à remettre quelques données dans leur contexte. Car au petit jeu des chiffres, on peut faire dire beaucoup de choses différentes aux mêmes graphiques. Première précision, les chiffres qui sont donnés pour 2022 sont susceptibles de changer. En effet, au fur et à mesure que de nouvelles escroqueries seront découvertes en 2023, elles peuvent modifier les données de 2022.
Ensuite, il faut bien garder à l’esprit que seules les activités illicites dites crypto-natives sont comptabilisées. Si vous achetez de la drogue avec vos BTC, techniquement ce n’est pas compté. Enfin, dernier point, mais pas des moindres, que faire des activités des plateformes sous le coup d’accusation de fraude. En effet, FTX ou encore Terra (LUNA) sont toujours en procédure. Dans un souci de simplifier et d’éviter tout écueil juridique, les équipes de Chainalysis n’ont pas fait rentrer ces données dans le calcul des activités illicites. Ceci d’autant plus que le blanchiment de ces gains est parfois on-chain parfois non.
Les sanctions de l’OFAC font une entrée remarquée en 2022
La première observation visible à propos du tableau ci-dessus est une augmentation de la part des activités illicites. Après deux années de baisse, le pourcentage repart à la hausse en passant de 0,12 % en 2021 à 0,24 % en 2022. Cela représente 20,1 milliards de dollars répartis entre différents secteurs d’activités illégales. Par secteur, on entend les différents domaines utilisant la crypto comme moyen ou finalité pour commettre des actes répréhensibles. Trafic d’être humain, demande de rançon, hack de protocole, arnaque, marché noir, terrorisme et même adresses soumises à des sanctions sont autant de secteurs différents.
En effet, cette année, les services américains qui gèrent l’OFAC – office de contrôle des actifs étrangers – ont décidé de sérieusement rallonger cette liste noire des adresses soupçonnées d’avoir des activités illicites. Cela peut être des terroristes, mais aussi des opposants ou des ennemis de l’administration américaine et de ses alliés. Iraniens ou Coréens du nord sont concernés depuis longtemps. Mais cette année, ce sont les Russes qui ont principalement alimenté les nouvelles entrées sur la liste. Et toute adresse ajoutée produit de facto du volume d’activités illicites.
Le vol de crypto est une valeur sûre en matière d’activité illégale
Finalement, le seul secteur qui a vraiment augmenté, en plus de celui dû aux sanctions non répertoriées sur le graphique, est le vol. Le vol simple de crypto par ruse ou hack de protocole qui augmente de 7 % d’une année sur l’autre. Chez Chainalysis, on explique principalement cette baisse des autres secteurs par la baisse globale du marché. Moins il y a de volume, plus il est difficile pour les aigrefins de trouver des victimes.
En conclusion, on peut noter que sur les dernières années, les volumes liés à ces activités illégales ne cessent de diminuer. On reste encore une année de plus à moins de 1 %. Mais une autre remarque pertinente a attiré notre attention dans ce dossier. Les équipes de Chainalysis notent en effet que la cryptomonnaie est le seul secteur où de telles données sont techniquement possibles et politiquement acceptables. On aimerait tellement connaître ce même volume dans la finance traditionnelle ! Mais en attendant ce jour, faîtes quand même attention à vos crypto et à vos NFT, car un malheur est vite arrivé.
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