Billet d’humeur. Les grands médias font-ils exprès d’être parfois outrancier dans leurs gros titres pour faire vendre du papier ? Annoncer que les NFT sont morts alors qu’on proposait soi-même une collection l’été précédent pose-t-il un problème éthique ? Un éditorialiste de Coindesk a pris la mouche et la plume il y a quelques jours pour dénoncer le rôle ambigu de certains journaux mainstream dans la perception que se fait le grand public du marché crypto actuel. Oui, les volumes de transaction sur les principales marketplaces de NFT sont très faibles mais non, tout espoir n’est pas perdu. Mieux, la valeur intrinsèque de cette technologie perdure et trouve chaque jour de nouveaux cas d’usage, loin de la spéculation qui agitait il y a encore un an certaines collections clairement surévaluées. L’auteur a une dent contre le magazine Rolling Stone et on vous raconte ça.
Le marché de l’art numérique en berne depuis des mois
Tout a commencé par un article publié le 20 septembre par le grand bimensuel américain Rolling Stone qui traite des tendances musicales et des phénomènes pop qui traversent la société. Intitulé Vos NFT sont en fait – finalement – totalement sans valeur, il s’appuie sur une étude récente menée par dappGambl et a fait grand bruit sur les réseaux sociaux puisqu’il dressait un tableau apocalyptique du marché actuel des NFT à collectionner. Voici quelques données issues de l’article en question pour illustrer la léthargie qui règne dans le secteur et pour commencer le chiffre choc : sur 73 257 collections de NFT, 69 795 ont une capitalisation proche de zéro ! Soit 95% de l’ensemble qui ne vaut quasiment rien.
Le papier poursuit en expliquant qu’il y a environ 23 millions de personnes qui possèdent actuellement des images sans valeur, qui ont pourtant été payées plus ou moins cher l’année dernière. Enfin, les données collectées par The Block montre que le volume de transaction de la semaine précédente était de 63 millions de dollars contre 360 enregistré en février dernier. N’en jetez plus, on a compris ! Le marché s’est effondré. Mais au milieu de ce tableau plus que noir, Ben Schiller, de chez Coindesk, veut trouver des motifs de satisfaction mais surtout tordre le cou à des pratiques qui manifestement l’agacent beaucoup.
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Le rôle ambigu des grands médias comme Rolling Stone dans le traitement de l’actualité des NFT
Il insiste d’abord sur le verre à moitié plein en rappelant que si 95% des collections ne valent presque rien, il en existe bel et bien 5% qui sont restées à des niveaux convenables. Il cite par exemple les Bored Ape Yacht Club (BAYC) dont le prix moyen est de 42 000 dollars, ce qui est plus qu’honorable en ces temps de crise. Mais ce qui lui donne surtout de l’espoir, c’est l’écrémage qualitatif du bear market et Ben Schiller cite l’article publié par Rolling Stone :
« À mesure que les acheteurs deviennent plus exigeants, les projets qui manquent de cas d’usage clairs, de récits convaincants ou de véritable valeur artistique, ont de plus en plus de mal à attirer l’attention et les ventes. »
Miles Klee dans son article Your NFTs Are Actually – Finally – Totally Worthless – Source : Rolling Stone
Mais ce sera le seul point sur lequel il est en accord avec le magazine, car après les choses se gâtent. A partir de là, il va en effet dénoncer la couverture médiatique des NFT par Rolling Stone qui souffle le chaud et le froid en fonction du sens du vent. Au mois de novembre dernier, le magazine a tout d’abord publié un article qui expliquait que la bulle des NFT venait d’exploser mais que la valeur ne ferait qu’augmenter. L’été suivant, le média lançait sa propre collection en partenariat avec le BAYC et incitait ses lecteurs à se lancer dans l’aventure. Finalement, ce mois-ci le message est que les NFT sont morts et enterrés.
Cette façon de polariser l’actualité et de surfer sur les tendances n’est pas sérieuse selon notre témoin du jour. Difficile de lui donner tort même si on comprend aisément les motivations économiques de Rolling Stone qui souhaite vendre du papier à l’aide de titres accrocheurs. Cependant, le magazine aurait quand même pu s’abstenir de ressortir l’argument environnemental comme critique à l’écosystème, car ça, c’est limite de la mauvaise foi.
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