Real World Assets (RWA). Si vous ne connaissez pas encore cet acronyme, il va vite falloir vous y faire, car vous allez sûrement le lire et l’entendre énormément dans les mois et les années qui viennent. Ces « Real World Assets », que l’on peut traduire par actifs du monde réel, représentent un secteur économique très important qui ne cesse de se développer. Certains l’annoncent même comme un des moteurs probables du prochain bull run, mais ce sont quoi qu’il arrive des centaines (voire des milliers) de milliards de dollars qui vont se déverser dans l’économie. Voici en tout cas la thèse développée par Jeff Wilser qui s’intéresse particulièrement au cas des bons du trésor américain.
Les RWA seront probablement une des tendances importantes du prochain bull run
Jeff Wilser est un analyste financier et un auteur américain à succès qui contribue régulièrement au média crypto Coindesk et c’est dans ce cadre qu’il a publié il y a quelques jours une tribune fort intéressante sur les RWA. Il rappelle brièvement que cet acronyme désigne énormément d’actifs différents qui peuvent être des biens immobiliers, de l’or physique, des produits financiers ou des actions d’entreprise qui peuvent être achetés, vendus, échangés, placés ou déposés en garantie via la technologie de la blockchain. C’est ce secteur qui alimentera la prochaine vague haussière et qui pourrait même amener près de 16 000 milliards de dollars sur le marché. Du moins, c’est la thèse de notre témoin du jour :
« Si les banques n’aiment pas trop le Dogecoin ou les NFT, elles aiment par contre des choses comme le règlement instantané, le trading 24h/24 et 7j/7, la réduction des coûts et la transformation d’actifs illiquides en instruments liquides. »
Jeff Wilser à propos des RWA – Source : Coindesk
Et elles ont déjà commencé à utiliser ces outils ! L’auteur prend pour exemple la valeur marchande des bons du trésor américain tokenisés qui est passée de 104 à 675 millions de dollars en seulement six mois. Il cite à ce propos le fonds de gestion Franklin Templeton qui a tokenisé plus de 300 millions de dollars de dette américaine sur Stellar et Polygon ou encore la banque européenne d’investissement qui a fait la même chose avec 150 millions d’euros d’obligations européennes.
Les bons du Trésor tokenisés ont le vent en poupe aux USA mais pas seulement pour leur côté crypto !
Bien sûr, l’auteur utilise aussi la citation de Larry Fink, le patron de BlackRock qui a parlé de « changement monumental » à venir grâce aux RWA. Cependant, il va lui-même nuancer son propos en rappelant que si les obligations américaines ont le vent en poupe, ce n’est pas seulement parce que quelqu’un les a mis sur une blockchain. Non, c’est surtout parce que ce sont actuellement des placements financiers très performants dans un contexte d’incertitude pesante sur les marchés financiers.
Avec un rendement actuel de 5%, ces bons du trésor attirent forcément des investisseurs aimantés par une certaine « sécurité » inhérente au produit. Le fait qu’ils soient tokenisés les rend seulement plus liquides et donc plus faciles à échanger. D’ailleurs, à propos de token et de cryptomonnaie, il se pourrait aussi que des nouveaux phénomènes apparaissent avec ces actifs nouvelle génération et l’auteur se demande si un jour on pourrait faire de la finance décentralisée avec ces tokens. Mais, c’est un autre sujet.
Beaucoup de questions sont encore en suspend dans le vaste domaine des RWA qui s’ouvre devant nous et le secteur devra inévitablement se doter de garde-fous pour éviter certaines dérives. Mais une des idées fortes de l’auteur est quand même de rappeler que tokeniser un actif avec une réelle valeur sera toujours la garantie d’un investissement pérenne. En guise de conclusion, Jeff Wilser se permettra une petite boutade à propos du caractère « garanti » des bons du trésor américain et il se demandera finalement si investir dans le gouvernement américain est vraiment sans risque. Bonne question.
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