Les risques de la Tokenisation. Depuis quelques mois, la tokenisation est sur toutes les lèvres des acteurs de la finance traditionnelle. Un principe basé sur la technologie blockchain, dont l’intérêt est de créer une représentation numérique des actifs. Car cela pourrait permettre une plus grande rapidité, sans interruption et avec une liquidité plus simple à faire circuler. Pourtant, quelques voix s’élèvent afin d’alerter sur les risques potentiels liés à ce nouveau paradigme financier en cours de déploiement. C’est le cas de la Bank of England (BoE) qui parle de « risques systémiques importants ». Explication…
Avenir de la finance ou risque pour la stabilité financière ?
Rien ne semble pouvoir arrêter l’essor de la tokenisation auprès des principaux acteurs financiers traditionnels. Et cela peut se comprendre. Car la technologie blockchain est en train d’apporter à ce secteur poussiéreux les capacités numériques du secteur des cryptomonnaies. Et le changement pourrait bien être révolutionnaire.
Une dynamique présentée dans un récent rapport de la plateforme Coinbase, comme l’un des potentiels moteurs du nouveau cycle crypto en cours de démarrage. Car le fait est désormais indéniable, les prochaines années seront celles de l’arrivée massive des acteurs institutionnels dans cette économie du Web 3.
La tokenisation pourrait bien changer le visage de la finance traditionnelle
Pourtant, cette fête ne semble pas avoir que des adeptes enthousiastes. Comme par exemple le FMI qui encourage le principe de « numérisation », mais se refuse catégoriquement à parler de tokenisation. Car c’est bien connu, ignorer volontairement la réalité des faits permet de changer l’évolution des choses… ou pas !
En cause, des risques accrus pour la stabilité financière que de toute évidence la Bank of England (BoE) a également pris très au sérieux.
La tokenisation ne doit pas profiter au secteur des cryptomonnaies
En effet, la Bank of England vient de livrer son dernier rapport sur la stabilité financière. Un document au sein duquel est abordé plus précisément la question dorénavant centrale de la « tokenisation de l’argent et des actifs ». Une évolution, classée dans le domaine des « technologies de crypto-actifs », que la Banque centrale du Royaume-Uni s’inquiète de voir accueillie de manière désormais « plus positive » par les acteurs bancaires.
« Les applications actuelles [de la tokenisation] ont une portée très limitée et une part importante des projets se déroulent sur des registres autorisés qui n’impliquent pas l’utilisation de crypto-actifs. Cependant, certains projets se déroulent également sur des blockchains publiques. La croissance de la tokenisation des actifs sur les blockchains publiques pourrait contribuer à des risques systémiques plus importants liés aux pièces stables et aux crypto-actifs non garantis. »
Car la Banque centrale du Royaume-Uni fait une différence très nette entre les blockchains privées – souvent nommées registres autorisés – et publiques, comme par exemple Ethereum. Et plus précisément encore, entre les blockchains avec cryptomonnaies natives et les autres.
En effet, l’utilisation d’un réseau publique avec option crypto intégrée pourrait participer à une « augmentation de la taille de l’écosystème des crypto-actifs ». Un problème à ne surtout pas négliger, selon la Bank of England. Car cela pourrait entrainer un « accroissement de l’interconnectivité du marché des crypto-actifs avec les actifs financiers traditionnels (…) et créer des expositions directes pour les institutions systémiques ».
La Banque centrale du Royaume-Uni semble donc se rapprocher des conclusions plutôt alarmistes du FMI au sujet de la tokenisation. Car ce secteur émergent devrait, selon elle, se développer sans profiter au secteur des cryptomonnaies. Dans le même temps, la Société Générale (Forge) vient d’émettre une obligation verte tokenisée sur la blockchain (publique) Ethereum. À méditer…
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