En 2020, de nombreux artistes se sont intéressés aux NFT suite aux confinements mondiaux. Grâce à cette nouvelle possibilité pour continuer de vivre de son art, l’artiste Joanie Lemercier a minté ses propres NFT sur Nifty Gateway en 2021 puis s’est intéressé à l’empreinte carbone que cela représentait.
Face au manque d’information fournie de la part des marketplaces NFT à ce sujet, Joanie a entamé ses propres recherches pour mieux comprendre le processus de création d’un NFT sur Ethereum. Il trouva un article rédigé par Memo Akten appelé « The Unreasonable Ecological Cost of #CryptoArt » qui dressait un tableau très alarmant concernant l’empreinte carbone de la Proof of Work d’Ethereum et par extension, les NFT.
Cette prise de position alarmiste était assumée par Memo Akten. Son but, avec cet article, était avant tout de sensibiliser la communauté NFT à cette question et d’apporter des éléments concrets pour ouvrir le débat.
Des accusations exagérées ?
L’article de Memo Akten a servi de base pour de nombreux autres, seulement les données qu’il a utilisées ne proviennent que d’une seule source, Offsettra. Initialement, cette entreprise propose de staker des $DAI et d’utiliser les rendements générés pour financer des causes écologiques et sociales. Pour sensibiliser le public, elle avait développé l’outil carbon.fyi (aujourd’hui hors ligne) qui donnait une estimation de l’empreinte carbone par wallet.
Cette estimation se basait sur la puissance du hashrate au moment des transactions, sauf qu’à ce moment-là, seul le Digicomist était utilisé comme source de données. Il faudra attendre avril 2021 pour que Kyle McDonald propose d’adopter une méthode plus proche de celle du Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index (CBECI) pour obtenir une moyenne haute et basse de la consommation électrique estimée.
En novembre 2021, en prenant en compte cette mise à jour de la méthodologie, nous avions calculé le coût environnemental des NFT sur Ethereum. Nous avons pu constater que les NFT artistiques représentaient 0.9 % des transactions et 2.33 % du gaz total utilisé sur Ethereum depuis 2017. Si nous nous en tenons strictement au domaine du cryptoart, affirmer que les artistes qui mintent des NFT sur Ethereum détruisent la planète était exagéré.
The Merge et NFT « Propres »
Remontons un peu dans le temps, en février 2021, où les artistes ou les collectionneurs sensibles à la cause écologique n’avaient pas souhaité attendre The Merge pour utiliser des NFT “propres”. En réaction à l’article de Joanie Lemercier, le mouvement Clean NFT s’est formé pour notamment encourager l’utilisation d’autres consensus que la preuve de travail. Mais avec l’exposition au marché NFT apportée par la vente record de Beeple en mars 2021, ce mouvement a grossi et le débat s’est élargi bien au-delà des conséquences environnementales des NFT.
Cette critique a été entendue par les projets NFT déjà sur Ethereum, qui ont été nombreux à allouer une partie de leur budget ou d’une partie des pré-ventes à la pratique du « offsetting ». Elle a aussi été entendue par les blockchains concurrentes, qui en ont fait un argument de vente marketing.
Tandis que la communauté Bitcoin arguait que la preuve de travail aide à la transition énergétique, Ethereum ne se concentrait que sur une seule chose : finaliser la mise à jour The Merge pour passer de la Preuve de travail à la preuve d’enjeu. Cette étape cruciale dans le développement d’Ethereum a eu lieu le 15 septembre 2022 avec succès, réduisant de 99 % l’énergie nécessaire pour valider les transactions.
Cependant, depuis The Merge, cette critique subsiste. Les cryptos sont globalement vues comme polluantes.
Les Cryptos et les NFT peuvent aider à la transition énergétique
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les cryptos et les NFT peuvent et participent à la transition énergétique.
Premièrement, les cryptos sont un moyen de paiement de pair à pair. Un simple smartphone et une connexion internet permettent d’envoyer et de recevoir des cryptos partout dans le monde. De cette manière, il est possible de lever des fonds de manière internationale pour mener à bien des projets à échelle locale facilement.
Deuxièmement, la blockchain est publique et incensurable. En 2018, Ledger et Engie signaient un partenariat pour surveiller la production électrique des éoliennes de manière infalsifiable.
Et troisièmement, les NFT. Grâce à leur aspect communautaire, les créateurs de projets se doivent d’être particulièrement à l’écoute. Reverser une partie, voire l’intégralité des fonds générés par une vente de NFT à des actions caritatives est quelque chose de désormais très courant.
Et, en 2023 encore, l’industrie cryptographique, que ce soit celle de la blockchain ou des NFT a su continuer de se montrer sensibles aux questions écologiques en essayant d’apporter des solutions durables aux problèmes écologiques qu’ils posent.
Le secteur NFT et l’industrie crypto ont conscience des enjeux de la lutte contre le changement climatique. Bien que des efforts soient fournis, il est important de les préserver et de les continuer. Les initiatives écologiques de l’univers crypto doivent continuer d’être encouragées. Mais est-ce que l’offsetting est suffisant ?
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