Farmeur d’airdrop, amateur de DeFi ou simplement amoureux de blockchains et de cryptomonnaies, vous avez sûrement déjà entendu parler de Linea et c’est normal ! En plein dans l’air du temps, il s’agit d’un layer 2 d’Ethereum qui a lancé son mainnet il y a quelques mois à peine, et qui ne cesse d’attirer de plus en plus capitaux et d’utilisateurs. En quoi ce projet se démarque-t-il de la concurrence ? Comment compte-t-il tirer son épingle du jeu ? Hype éphémère ou parti pour durer ? Penchons-nous ensemble sur les points essentiels du projet pour essayer d’y voir plus clair.
Temps de lecture estimé : 8 minutes
Table des matières
Histoire de Linea, équipe et investisseursLe concept et la technologie du projetLes rollupsLes particularités de LineaFeuille de route, écosystème, Token et airdropLe mot de la fin
Histoire de Linea, équipe et investisseurs
Linea est une seconde couche d’Ethereum, visant à palier les problèmes principaux du réseau que sont la scalabilité et les frais de transactions élevés, et qui ne datent pas d’hier.
Bien que son mainnet ne soit accessible que depuis juillet 2023, il s’agit en effet d’un projet de longue haleine, aboutissement de quatre années de recherche et de développement intensifs menés par les équipes de la société ConsenSys.
Si ce nom ne vous est pas inconnu, c’est n’est pas un hasard. Il s’agit en effet de la société qui se cache derrière le portefeuille Metamask, fondée en 2014 par Joseph Lubin, l’un des cofondateurs d’Ethereum.
Logo de ConsenSys
Consensys fait aujourd’hui partie des plus gros acteurs de l’écosystème. Avec plus de 726 millions de dollars US levés au fil des années, l’entreprise est soutenue par des investisseurs de renom, tels que Microsoft, Coinbase, HSBC, UBS, ou encore Mastercard.
Évaluée à 7 milliards de dollars en 2022, elle n’a pas eu besoin de faire une levée de fonds spécifique pour Linea. Avec plus de 1000 employés, on ne doute pas que le groupe dispose des ressources nécessaires pour mener le projet à son terme.
C’est le Français Nicolas Liochon, chez Consensys depuis 2018 et en charge du service recherche et développement, qui dirige l’équipe qui travaille sur Linea.
De plus, ConsenSys a créé la Linea Ecosystem Investment Alliance (EIA), un consortium composé d’une trentaine de sociétés de capital-risque dont l’objectif est de soutenir financièrement les projets prometteurs souhaitant se lancer sur le réseau.
Le concept et la technologie du projet
Les rollups
Linea (layer 2) est un rollup d’Ethereum (layer 1). En d’autres termes, il s’agit d’une blockchain qui déplace une partie de l’activité d’Ethereum hors de son réseau. Elle traite les transactions de son côté, avant de les regrouper et les « compresser », pour les envoyer en une seule transaction sur le layer 1. Ceci réduit la charge du layer 1 Ethereum, augmentant ainsi sa capacité de traitement tout en profitant de sa sécurité.
Il existe actuellement deux types de rollup sur Ethereum : les optimistics rollup et les zk rollup.
Le côté « optimiste » des premiers vient du fait qu’ils considèrent à priori que les transactions validées par le rollup sont correctes. Il faut calculer une preuve de fraude pour démontrer l’inverse, dans la limite de temps imparti (souvent 7 jours). Ceci représente un inconvénient pour les utilisateurs qui doivent patienter durant ce délai lorsqu’ils veulent retirer leur fonds vers Ethereum.
Linea a choisi la seconde option en développant un zk rollup, solution plus perfectionnée que la première. Ici, une preuve de validité est générée pour assurer que les transactions sont bien correctes avant d’être envoyées sur Ethereum. Les utilisateurs peuvent donc récupérer leur fonds sans avoir à patienter plusieurs jours.
L’abréviation « zk » vient du type de preuve utilisé pour démonter la validité des transactions : les Zero-Knowledge Proofs (ZKP) ou preuves à divulgation nulle de connaissance. Elles permettent de prouver la véracité d’une information sans avoir à la révéler, cette dernière étant de plus très facile à vérifier.
Si elles sont beaucoup plus légères que les transactions elles-mêmes, ces preuves sont cependant assez complexes à calculer, et entraînent des frais supérieurs à ce que proposent les optimistic rollups (environ 500 000 gas par blocs soumis, contre 40 000 pour les optimistic rollups). Nous n’entrerons pas dans les détails ici, mais ce problème ne devrait plus en être un d’ici à quelques mois avec l’arrivée de l’EIP 4844 ou Proto-Danksharding.
Les particularités de Linea
Linea est zkEVM et compatible avec le bytecode. Cela signifie que Linea utilise une version de la machine virtuelle Ethereum (EVM) qui est compatible avec les preuves divulgation nulle de connaissance (zk-SNARKs).
La compatibilité avec le bytecode signifie que Linea peut exécuter le même code qu’Ethereum. En d’autres termes, les contrats intelligents écrits pour Ethereum peuvent être déployés et exécutés sur Linea sans modification. Ceci facilite la migration des projets existants vers Linea et permet aux développeurs d’utiliser les outils et langages de programmation familiers comme Solidity.
L’architecture du réseau comprend divers éléments dont les principaux sont :
le coordinateur : il déplace l’information en interne, entre les différentes parties du client d’exécution de Linea. C’est aussi le canal par lequel les informations sur l’état d’Ethereum arrivent à Linea, et par lequel les informations sur l’état de Linea retournent à Ethereum.
C’est le client de consensus de Linea.
le séquenceur : Il détermine l’ordre des transactions et les regroupe en blocs. Il exécute ensuite ces blocs et prépare certaines données pour les preuves à divulgation nulle de connaissance.
l’EVM state manager : C’est la partie du client d’exécution responsable de la mise à jour de l’état du réseau dans sa globalité, et de l’état de chaque compte individuellement. Il reçoit les blocs exécutés par le séquenceur et met à jour l’état du réseau. Il transmet ensuite ces informations actualisées au prouveur, qui les soumet ensuite à Ethereum.
le prouveur (prover) : c’est lui qui génère les zkProof.
le bridge : il s’agit d’un bridge dit canonical, qui permet d’envoyer les tokens d’Ethereum à Linea et inversement. Il fonctionne sur le principe du « lock and mint » : les tokens sont verrouillés sur une chaîne et une quantité équivalente est émise sur l’autre chaîne.
Architecture de Linea – source : https://docs.linea.build/architecture
À terme, Linea devrait être 100 % open source et décentralisé à tous les niveaux. C’est en tout cas ce que prévoit la feuille de route du projet.
Feuille de route, écosystème, Token et airdrop
Les séquences de la roadmap sont clairement établies et se découpent en cinq phases. Si on sait qu’elles doivent se dérouler les unes après les autres, l’équipe n’a cependant pas fourni de dates approximatives quant à leurs réalisations respectives.
Roadmap de Linea
Le mainnet ayant été lancé récemment, nous ne sommes encore qu’à la phase zéro du projet. Vous pouvez retrouver des informations plus complètes sur chaque phase ici.
En ce qui concerne l’écosystème, Linea fait partie des layers 2 ayant le plus de dApp accessibles, et ce, malgré son jeune âge. Ceci est dû à sa compatibilité avec le bytecode, qui permet aux développeurs d’y importer les applications tournant déjà sur d’autres blockchains EVM compatibles sans avoir à modifier le code. Le réseau compte une TVL totale d’environ 65 millions de dollars US.
Pour inciter les utilisateurs à venir essayer le réseau, Linea a lancé plusieurs campagnes promotionnelles permettant d’accumuler des points en réalisant des « missions », laissant planer une rumeur d’airdrop.
Bien que chronophages (testnet) et coûteuses (mainnet) pour obtenir le maximum de points, l’appât du gain a suffi à convaincre des millions d’utilisateurs de tenter leur chance. Ceux qui rêvaient d’un airdrop restent cependant encore sur leur faim, n’ayant reçu pour l’instant qu’un NFT en fin de testnet.
De plus que rien ne permet de dire qu’un airdrop aura réellement lieu, Linea ayant officiellement annoncé ne pas avoir l’intention déployer un jeton. Les utilisateurs de Metamask qui étaient là pour l’airdrop (qui n’a jamais eu lieu) peuvent d’ailleurs témoigner que ConsenSys n’est pas une habituée de ce système. Mais bien sûr, tout peut changer…
Le mot de la fin
Linea tente de s’imposer dans un secteur très concurrentiel. Cependant, les moyens techniques et financiers dont dispose l’équipe forment un cocktail explosif qui nous laisse penser que le projet n’a pas fini de faire parler de lui. D’autant plus que le réseau présentera de réels avantages pour les utilisateurs lorsqu’il sera finalisé.
Pour ceux qui auraient besoin de motivation pour l’essayer, les prochaines missions permettant de gagner des points devraient arriver très bientôt.
Si nous ne vous conseillons pas d’investir dans le jeton du projet (qui n’existe pas), Linea nous semble tout de même très prometteur et nous vous recommandons de le garder sous votre radar.
L’article Linea : le rollup zkEVM de ConsenSys – Analyse Fondamentale est apparu en premier sur Journal du Coin.