Ce qu’il faut retenir du rapport de la Cour des comptes sur les cryptos

Plus de moyens pour les régulateurs, déclaration obligatoire de tous les wallets, imposition des transactions de crypto à crypto… La Cour des comptes s’est penchée sur le sujet des cryptomonnaies et a produit six recommandations (dont certaines assez détonantes), dans un rapport publié le 19 décembre 2023.

Elle considère que le régime fiscal français actuel est devenu “inadapté” et appelle à une “montée en compétence des PSAN” sur les sujets de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme (LCB-FT).

Cryptomonnaies : un “défi pour les Etats”



Dans ce document de 88 pages, la Cour des comptes revient en profondeur sur l’essor des cryptomonnaies dans le paysage financier. Si elle considère que les crypto-actifs ont encore actuellement un rôle “marginal dans le financement de l’économie”, leur développement constituerait un “défi pour les États en termes de contrôle des flux et des acteurs, d’empreinte environnementale, de stabilité financière, voire de souveraineté monétaire”.

“La valorisation du marché des crypto-actifs avoisinait 1 100 milliards de dollars fin 2023, contre 18 milliards début 2017, note la Cour des comptes. On estime à environ 14 millions de personnes le nombre d’utilisateurs de ces actifs au sein de la zone euro et entre 3 % et 9 % de la population adulte française selon les estimations disponibles, soit à 1,5 à 5 millions de Français.”

Les limites des PSAN en France



Dans ce rapport, validé fin octobre 2023, la Cour des comptes fait l’état des lieux des initiatives de régulation prises en France. De l’enregistrement PSAN simple issu de la loi PACTE en 2019, jusqu’à l’enregistrement “renforcé” en vigueur depuis le 1er juillet 2023, en passant par l’agrément optionnel ou encore l’arrivée du règlement MiCA…

Ces différents dispositifs ont certes permis “d’identifier les acteurs inscrits dans une démarche de conformité réglementaire, d’améliorer l’information offerte aux investisseurs et d’étendre aux PSAN les obligations de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LCBFT) applicables aux autres activités financières”, mais ils comportent des “limites” soulignées par la Cour des comptes.

Parmi ces difficultés, l’institution de la rue Cambon note celle à encadrer des plateformes non-enregistrées en France, mais qui opèrent sur le marché français, au nom du principe de “commercialisation passive” (reverse sollicitation), qui leur permet de fournir des services aux clients français lorsqu’ils en font la demande. Autre limite : à ce jour une seule société a obtenu l’agrément (Société Générale -Forge). La Cour des comptes estime par ailleurs “nécessaire” la montée en compétence des PSAN sur la LCB-FT.

“Des évolutions des obligations pesant sur les plateformes d’échange de NFT en matière de LCBFT pourraient être envisagées à l’issue du rapport que la Commission européenne doit produire d’ici la fin de l’année 2024 sur les derniers développements concernant les NFT.”

Taxer les achats et les ventes de crypto à crypto ?



Parmi les recommandations plus controversées de la Cour des comptes, il y a cette proposition de taxer les échanges de crypto à crypto. Jusqu’ici seuls les mouvements de crypto à monnaie “fiat” (vendre du BTC en échange d’euros, par exemple) sont soumis à l’imposition sur les plus-values de valeurs mobilières.

“Ce régime fiscal est inadapté à l’utilisation des crypto-actifs comme moyens de paiement, alors que le règlement MiCA fait des jetons de monnaie électronique une catégorie à part entière des crypto-actifs”, justifie la haute institution.

La Cour des comptes propose enfin d’obliger les usagers à déclarer tous leurs portefeuilles auto-hébergés (un hot-wallet ou un cold-wallet, comme une clé Ledger ou Trezor, par exemple) “à partir d’un seuil défini en valeur”. Quel pourrait-être ce seuil ? Le raport laisse à l’administration le soin d’étudier les “conditions juridiques et pratiques d’une telle obligation déclarative dans le respect des enjeux attachés à la protection de la vie privée”.

Au-delà de la difficulté technique d’une telle mesure, le rapport souligne clairement la “recherche d’un équilibre” entre contraintes et attractivité du marché européen.

“Des normes dont l’application serait trop complexe ou trop coûteuse pour les entreprises comme pour leurs utilisateurs pourraient en effet entraîner un effet d’éviction au profit de plateformes, centralisées ou décentralisées, sur lesquelles les régulateurs et les autorités de contrôles n’ont pas de prise, soit parce qu’elles opèrent depuis un État hors-UE, soit parce qu’elles n’ont pas d’implantation territoriale définie (plateformes décentralisées).”

Pour Pierre Morizot, PDG de Waltio, logiciel de comptabilité crypto, ce rapport “montre qu’il y a un vrai besoin de réagir en 2024 sur le régime fiscal des cryptomonnaies, et d’être proactifs pour correctement anticiper ces évolutions”, explique t-il à Cryptonews.

“Aujourd’hui la France fait figure d’exception en Europe avec son régime fiscal et génère un certain flou juridique. Mais dans le même temps, il faudrait qu’il y ait des mesures qui aillent dans l’autre sens, comme la capacité de report des moins-values. Cela permettrait tout de même de favoriser l’investissement en France.”

Publication aujourd’hui d’un rapport de la Cour des comptes sur la régulation des crypto-actifs

(Pour info, je n’y ai pas contribué car je ne suis pas dans l’équipe sectorielle qui traite de ce sujet) https://t.co/Dljv4Zip3U pic.twitter.com/dy2jveioG9

— Yorick de Mombynes (@ydemombynes) December 19, 2023

De son côté, l’Adan, l’association des acteurs du web3 en France, se réjouit de voir plusieurs de ses préoccupations reprises dans le rapport, notamment “la nécessité de renforcer les équipes des autorités de supervision”, “le besoin d’harmoniser la réglementation à l’international”, “les difficultés persistantes des acteurs du secteur, y compris les PSAN, dans leurs relations avec la majorité des banques”, “l’importance d’avoir, sur notre territoire, des entreprises ou services publics qui développent des infrastructures stratégiques, telles que pour la mise en place de la travel rule”.

• la nécessité de renforcer les équipes des autorités de supervision ;

• le besoin d’harmoniser la réglementation à l’international ;

• les difficultés persistantes des acteurs du secteur, y compris les #PSAN, dans leurs relations avec la majorité des banques ;

• l’importance…

— Adan (@adan_asso) December 20, 2023

Source : Cour des comptes

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Crypto : Comment le Web3 révolutionne les programmes de fidélité ?

Le Web3 est connu pour être l’exemple typique d’une communauté forte et engagée. Entre son vocabulaire spécifique, son point d’intérêt basé sur une innovation ou encore sa capacité à réunir les gens de partout autour du globe sans conditions, il faut avouer que la communauté crypto est très particulière. Mais un groupe aussi engagé de personnes, c’est un groupe capable de beaucoup de choses… Et les marques l’ont bien compris. Grâce aux nouvelles possibilités que le monde blockchain apporte, énormément de façons innovantes peuvent être utilisées par les entreprises pour fidéliser leur clientèle. Un exemple de fidélisation serait celui d’un NFT de récompense, qui permettrait d’accéder à des avantages clients. Imaginons que pour une certaine régularité d’achat, vous vous voyez attribuer cette forme de récompense. Vous pourriez alors, grâce à ce NFT, assister gratuitement à un événement que la marque sponsorise par exemple. Ou simplement recevoir un certain cashback sur vos futures dépenses auprès de cette entreprise.

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Bonne année 2024 ! Les vœux de la rédaction

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Ordinals et BRC-20 : Retour sur le phénomène qui a marqué Bitcoin en 2023

Au début de l’année, le réseau Bitcoin a rencontré un regain massif d’intérêt suite à l’émergence du protocole Ordinals. Par la suite, le réseau a été marqué par une nouvelle évolution avec l’apparition des BRC-20. Revenons ensemble sur ce phénomène qui aura marqué 2023.

Introduction aux Ordinals et Inscriptions sur Bitcoin

En début d’année 2023, un nouveau phénomène a vu le jour sur la blockchain Bitcoin. Intitulé Ordinals, ce protocole est arrivé avec une proposition pour le moins surprenante : démocratiser les NFT sur Bitcoin.

Premier Ordinal créé sur Bitcoin.

Toutefois, ces NFT n’ont rien à voir avec les NFT habituels sur des blockchains comme Ethereum. En effet, contrairement aux NFT traditionnels, qui reposent sur des standards tels que ERC-721 et ERC-1155 et qui sont généralement stockés sur des contrats intelligents, les Ordinals inscrivent les NFT directement sur des satoshis. Pour rappel, le satoshi est la plus petite unité comptable du Bitcoin.

Pour ce faire, Ordinals utilise un procédé appelé Inscriptions, qui vise à associer de la donnée à un satoshi.  Chaque inscription est unique et indissociable d’un satoshi spécifique. Cela offre une immutabilité totale, contrairement aux NFT qui peuvent être modifiés avec de nouvelles données ou caractéristiques.

L’année 2023 a marqué une croissance impressionnante pour le protocole des Ordinals. Et ce, en dépit d’un marché baissier dans le secteur des cryptomonnaies. Dans les 200 premiers jours suivant leur lancement, plus de 1,14 million d’Inscriptions ont été créées par les utilisateurs de Bitcoin. Actuellement, le réseau Bitcoin comptabilise près de 50 millions d’Inscriptions.

Évolution vertigineuse des Inscriptions sur Bitcoin — Source : Dune.

Cet engouement massif autour des Ordinals a entraîné une importante hausse de l’activité sur Bitcoin. Sans grande surprise, cette hausse de l’activité a engendré une importante congestion sur le réseau. De ce fait, le réseau a enregistré une importante augmentation des frais de transactions.

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Création et Développement du Standard BRC-20

Alors que les Ordinals régnaient en maître sur Bitcoin, un nouveau type d’actif a vu le jour : les BRC-20.

En pratique, le standard BRC-20, inspiré du standard ERC-20 d’Ethereum, permet la création de jetons sur Bitcoin. La différence fondamentale entre les deux standards réside dans l’utilisation des contrats intelligents : contrairement aux tokens ERC-20 qui dépendent de ces contrats pour leur fonctionnalité, les tokens BRC-20 utilisent les Inscriptions démocratisées par Ordinals pour stocker un script sur le réseau Bitcoin. Cela permet aux utilisateurs de créer des tokens en les liant à des satoshis, de la même manière que les Ordinals. 

Ces différences soulignent que les tokens BRC-20 constituent une implémentation plus simple et plus contrainte comparativement aux tokens ERC-20, en raison de la programmabilité limitée du réseau Bitcoin.

Le processus de création et de déploiement des tokens BRC-20 sur Bitcoin implique plusieurs étapes. Tout d’abord, les développeurs doivent concevoir la structure du token, en définissant des propriétés telles que le nom, le total de l’offre et la quantité maximale à frapper, souvent encapsulés dans un objet JSON. Ensuite, ces données sont inscrites sur le réseau Bitcoin via le protocole Ordinals, créant ainsi le token BRC-20. Une fois inscrits, de nouveaux tokens peuvent être mintés par les utilisateurs, dans la limite de la quantité maximale prédéfinie.

La popularité du standard BRC-20 a connu une importante croissance depuis son introduction. En mai 2023, plus de 15 000 tokens différents avaient été frappés en utilisant le standard BRC-20.

ORDI dépasse le milliard de dollars de capitalisation

Au même moment, la capitalisation boursière de ces tokens avait atteint le milliard de dollars.

Finalement, le 7 décembre, le BRC-20 emblématique ORDI a été le premier jeton de Bitcoin à dépasser le milliard de dollars de capitalisation.

Évolution du marketcap du jeton BRC-20 ORDI – Source : CoinMarketCap.

Alors que les BRC-20 étaient initialement restreints à la création de jetons sur Bitcoin, ces derniers ont rapidement trouvé d’autres domaines d’application.

Par exemple, en mai 2023, Stably, le fournisseur de passerelles fiat a lancé un stablecoin basé sur le nouveau standard Bitcoin, permettant aux détenteurs de BTC de stocker un équivalent du dollar sur Bitcoin et de l’utiliser pour des paiements.

Controverses autour d’Ordinal et des tokens BRC-20

L’adoption des tokens BRC-20 sur le réseau Bitcoin n’a pas été sans controverses. Ainsi, de nombreux défenseurs de Bitcoin ont pointé du doigt les Ordinals et autres BRC-20. Ces derniers leur reprochent d’engendrer de la congestion sur le réseau.

D’autres, tels que le développeur Luke DashJr vont encore plus loin. En effet, le développeur Bitcoin a récemment déclaré que les Ordinals exploitent une vulnérabilité dans le code de Bitcoin pour exister.

« Les “inscriptions” exploitent une vulnérabilité dans Bitcoin Core pour spammer la blockchain. Depuis 2013, Bitcoin Core permet aux utilisateurs de fixer une limite à la taille des données supplémentaires dans les transactions qu’ils relaient ou minent (`-datacarriersize`). En obscurcissant leurs données sous forme de code de programme, les Inscriptions contournent cette limite. »

Ainsi, le développeur a décidé de partir en croisade contre ces nouvelles applications sur Bitcoin. Pour ce faire, il a tout bonnement modifié le code de Bitcoin Knot, le client Bitcoin dont il est à l’origine, pour que celui-ci n’accepte plus les transactions qui comportent des Inscriptions.

De surcroît, son pool de minage Ocean Mining effectue, lui aussi, une censure des transactions qui disposent d’Inscriptions.

Heureusement pour les détenteurs d’Ordinals et BRC-20, Bitcoin Knot et Ocean Mining sont loin d’être les leaders du marché. Ainsi, le client majoritaire du réseau, Bitcoin Core, n’a quant à lui implémenté aucune restriction dans sa dernière mise à jour. De leur côté, les développeurs ne semblent pas voir les Ordinals du même œil que Luke DashJr.

Les Ordinals en dehors de Bitcoin

Alors que le phénomène des Ordinals a longtemps été restreint à Bitcoin, le procédé d’Inscriptions a par la suite été porté sur d’autres blockchains.

Tour à tour, plusieurs blockchains EVM ont été prises d’assaut par les Inscriptions. Ainsi, Avalanche, Polygon ou encore Fantom ont enregistré une activité record suite à l’émergence des Inscriptions sur leurs blockchains.

Cependant, cela ne se passe pas toujours pour le mieux. Ainsi, le Séquenceur du réseau Arbitrum n’a pas été en mesure de gérer l’afflux massif de transactions émanant des Inscriptions réalisées sur le L2. Si bien que celui-ci s’est retrouvé hors-ligne pendant plus d’une heure.

Quoi qu’on en pense, les Inscriptions ont relancé l’activité sur de nombreux réseaux. De surcroît, ils ont permis l’émergence de nouvelles solutions, encore balbutiantes, comme des Rollups sur Bitcoin imaginés par ChainWay.

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