Bis repetita. Alors que les signes d’un bull run commencent à émerger, le contexte géopolitique reste tendu. Face à l’opportunité de gains potentiels, les hackers et cybercriminels restent plus actifs que jamais, ternissant l’image de notre bel écosystème. Ils alimentent une légende urbaine régulièrement relayée par les médias mainstream : les cryptomonnaies servent les criminels. Spoiler Alert : le crime ne date pas de l’invention de Satoshi Nakamoto.
C’est ce qu’à même souligner la justice US dans l’affaire Charles O. Parks III. Ce résident du Nebraska est accusé d’avoir orchestré un vaste réseau de cryptojacking ( détournement de cryptomonnaies en français), détournant pour plus de 3,5 millions de dollars en services de cloud computing afin de miner secrètement des cryptomonnaies. Explications.
Cryptomonnaies : Qu’est-ce que le cryptojacking ?
Avant de rentrer dans le vif du sujet, comprenons ce qu’est de cryptojacking. Il s’agit de l’exploitation non autorisée de la puissance informatique d’une personne ou d’une entreprise pour miner des cryptomonnaies sans son autorisation.
Dans le cas de Parks, connu sous le pseudonyme de CP30, il a utilisé des ressources de cloud computing volées, à hauteur de 3,5 millions de dollars, pour miner de l’Ether (ETH), du Litecoin (LTC), et du Monero (XMR) de janvier 2021 à aout 2021, une période plutôt sereine pour le cours des cryptomonnaies qui avait tendance à voir vert. En bref, avec ces ressources volées, Parks a réussi à gagner un profit 1 million de dollars.
Une arnaque à 1 million de dollars
Pour extraire ces fonds minés, l’accusé aurait mis sur pied des entités fictives, telles que « MultiMillionaire LLC » et « CP3O LLC ». Ces structures lui ont permis d’ouvrir plusieurs comptes auprès de fournisseurs de cloud, accédant ainsi à d’importantes ressources de traitement et de stockage sans en assumer les coûts. Les fonds ainsi obtenus ont été blanchis et utilisés à des fins personnelles : transferts sur des plateformes d’échange, achats de NFT, véhicules et même des voyages de luxe.
Suite à ces allégations, Parks a été arrêté et fait désormais face à des accusations sévères, incluant fraude et blanchiment d’argent, auxquelles s’ajoutent des transactions monétaires illégales. S’il est reconnu coupable, il encourt jusqu’à 20 ans de prison pour les chefs d’accusation de fraude et de blanchiment, et 10 ans pour les transactions illégales. Ces peines témoignent de la gravité de ses actes présumés et de la rigueur de la réponse judiciaire.
La Justice US passe à l’action : les cryptomonnaies sont innocentes
Malgré l’aversion bien connue du pays de l’Oncle Sam pour les cryptomonnaies, Breaon Peace, le procureur des États-Unis pour le district Est de New York, ne blâme pas les crypto-actifs. Au contraire, ses propos illustrent même un soutien implicite :
« (…) en détournant les fournisseurs de cloud, Parks a volé des millions de valeurs de ressources informatiques puissantes pour acquérir des cryptomonnaies (…) Ce Bureau continuera de donner la priorité aux poursuites contre les acteurs criminels qui utilisent une technologie nouvelle et sophistiquée pour s’engager dans l’ancien système de fraude et de tromperie (…) Les criminels sont de plus en plus aptes à manipuler les outils numériques et à se cacher derrière la technologie de pointe, ce qui cause souvent des dommages financiers importants à leurs victimes. Le FBI est engagé dans la poursuite inébranlable de ceux qui tentent de développer des techniques innovantes pour commettre des crimes »
Déclaration du Procureur de la cour du district Est de New-York – Source
Même son de cloche du côté de la police de New York qui reconnait une collaboration avec les acteurs du secteur privé pour permettre l’arrestation de l’accusé :
« Cette arrestation illustre le pouvoir des forces de l’ordre s’associant au secteur privé pour identifier et traquer les cybercriminels, et mettre fin à leur vol sophistiqué (…) Alors que le paysage des menaces dans cet espace devient de plus en plus complexe et profond, le NYPD et nos partenaires fédéraux continuent de confronter habilement les acteurs malveillants tout en adoptant de nouvelles tactiques »
Déclaration de Caban, commissaire du NYPD
L’arrestation de Parks ne constitue pas un cas isolé, mais s’inscrit dans un cadre plus large de lutte contre le cryptojacking et autres formes de cybercrimes. La collaboration entre le FBI, le NYPD et d’autres agences souligne l’importance d’une coopération inter-agences pour combattre efficacement la cybercriminalité. Les efforts conjoints des autorités et du secteur privé sont essentiels pour identifier, traquer et neutraliser les cybercriminels.
L’affaire de Parks souligne la menace persistante que le cryptojacking et les crimes numériques similaires représentent non seulement pour les entreprises, mais aussi pour l’intégrité même des technologies numériques. C’est un rappel qui résonne à travers le globe. En réponse à l’escalade de la cybercriminalité en France, une initiative notable a vu le jour : la création de la Ligue pour la Sécurité du Web3. Cette association vise à fédérer les acteurs du secteur public et privé afin de protéger les entreprises et les individus contre les menaces numériques croissantes.
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