Aux États-Unis, la justice a frappé un coup d’arrêt à une fraude numérique d’envergure. Charles O. Parks III, alias “CP3O”, vient d’écoper d’un an et un jour de prison pour avoir détourné l’infrastructure de géants du cloud et miné illégalement des crypto-actifs. Le montant du préjudice est estimé à plus de 3,5 millions de dollars.
Un stratagème de cryptojacking bien rodé
Le cryptojacking n’est pas une nouveauté dans l’écosystème numérique. Mais la méthode employée par Parks impressionne par son ampleur.
Entre janvier et août 2021, il a mis en place un dispositif lui permettant d’exploiter la puissance de calcul de serveurs sans payer un centime. Pour y parvenir, l’influenceur a monté plusieurs fausses sociétés, dont “MultiMillionaire LLC” et “CP3O LLC”. En effet, ces entités de façade lui ont ouvert les portes d’infrastructures coûteuses, sous couvert d’activités de formation en ligne.
Au lieu de servir des étudiants, les serveurs tournaient à plein régime pour extraire de l’Ether, du Litecoin et du Monero. Selon les documents judiciaires, près d’un million de dollars de crypto-actifs ont été générés grâce à ce système. Les fournisseurs, trompés par des explications répétées et des factures impayées, n’ont détecté la fraude qu’après plusieurs mois.
De la blockchain aux paillettes
Les gains illicites n’ont pas dormi longtemps sur la blockchain. Parks a multiplié les canaux pour blanchir l’argent : plateformes d’échanges, services de paiement en ligne, banques traditionnelles et même le marché des NFT. Une fois nettoyés, les fonds ont servi à financer une vie de luxe. Mercedes-Benz, bijoux, billets en première classe… tout y est passé.
En parallèle, Parks s’est construit une image publique. Sur YouTube et via son site web, il se présentait comme un mentor en “richesse digitale”. Il proposait même des abonnements payants à une communauté de followers.
Un an et un jour derrière les barreaux pour l’influvoleur
Le dossier aurait pu être bien plus sévère. Reconnu coupable de fraude électronique et de blanchiment, Parks risquait jusqu’à 50 ans de prison. Son choix de plaider coupable en décembre 2024 lui a cependant valu une réduction substantielle de peine.
Le tribunal fédéral de Brooklyn a tranché : un an et un jour derrière les barreaux, assorti d’une obligation de restitution partielle. Il devra rendre 500 000 dollars et céder sa Mercedes. Quant au montant définitif des remboursements aux victimes, il reste à fixer.
Pour les autorités, la condamnation reste exemplaire. Joseph Nocella Jr., procureur du district est de New York, a dénoncé un “faussaire qui se présentait en visionnaire”. De son côté, Jessica S. Tisch, commissaire de la police de New York, a insisté sur le rôle dissuasif du verdict dans la lutte contre les abus technologiques.
Un signal pour tout l’écosystème crypto
L’affaire Parks ne se réduit pas à une escroquerie. Elle illustre en réalité une tendance plus large : l’intensification de la lutte contre les crimes numériques liés aux crypto-actifs. Selon Chainalysis, les pertes liées aux escroqueries et piratages ont dépassé 24 milliards de dollars en 2023, un chiffre qui pousse régulateurs et forces de l’ordre à resserrer l’étau.
Les États-Unis multiplient déjà les poursuites dans ce domaine. La SEC, la CFTC et le Département de la Justice travaillent de concert en vue de mieux encadrer les pratiques douteuses.
Source : Coincentral
Pour aller loin sur le sujet :
USA : Le DOJ saisit 2,8 M$ en cryptomonnaies dans une affaire de rançongiciel
DCG réclame 105 millions de dollars à Genesis : début d’un bras de fer judiciaire
Ripple : le règlement avec la SEC reste en attente de l’approbation du tribunal
The post Fraude crypto aux USA : un homme condamné à un an de prison pour un vol de 3,5 M $ appeared first on Cryptonews France.