les pays pros et anti-crypto du G20






Le premier semestre 2021 a vu la valorisation des cryptomonnaies exploser, entraînant une polarisation des Etats sur leur régulation.

Fantasques, immatures ou marginales, les cryptomonnaies ont longtemps désintéressé les Etats. Mais la doctrine a changé. L’envolée du bitcoin depuis 2017 a commencé à susciter l’intérêt des régulateurs, au moins sur le plan fiscal. Cette année 2021, le bitcoin a atteint des records, en même temps que le marché en gestation des NFT et certains actifs purement spéculatifs tel que le dogecoin. Pour comprendre la régulation en vigueur sur les cryptomonnaies, le JDN a dressé la carte des Etats du G20.

En tête de la lutte pour la régulation, la Chine a montré ses muscles chaque semaine depuis le début de l’année en imposant de très fortes restrictions aux mineurs de cryptomonnaies, dans l’optique d’étouffer l’activité. Une riposte finalement très classique d’un Etat lorsque des acteurs viennent mordre sur ses fonctions régaliennes. Pour affronter les cryptomonnaies et réaffirmer sa capacité à battre monnaie, la Chine compte sur sa propre devise virtuelle : le e-yuan. La monnaie est adossée au yuan, émise par la banque centrale et permet de tracer les transactions. En d’autres termes, elle n’a rien à voir avec la philosophie décentralisée de la blockchain et montre bien l’opposition du régime à cette technologie.

A l’inverse des Etats crypto-sceptiques, d’autres brandissent les cryptomonnaies comme des armes pour challenger le dollar et son inadaptation aux réalités de leur économie. C’est le cas du Salvador qui utilise la devise américaine comme monnaie officielle depuis 20 ans. Le 9 juin 2021, son président Nayib Bukele a fait voter une loi pour accorder au bitcoin le statut de devise légale. L’intérêt sera multiple lors de l’entrée en vigueur en septembre. Sur le plan géopolitique, cette décision permettra au pays de s’émanciper du dollar en offrant une alternative aux habitants. Les pays « dollarisés » n’ont en effet pas la maîtrise de leur politique monétaire et s’en remettent aux décisions de la réserve fédérale américaine. Le bitcoin est également perçu comme un moyen de répondre à la faible bancarisation des ménages au Salvador, promettant d’améliorer l’inclusion financière.



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La voie ouverte par ce petit Etat de 6,5 millions d’habitants commence à faire réfléchir certains Etats du G20, notamment en Amérique centrale et latine. Le Mexique, l’Argentine ou le Venezuela voient le bitcoin comme un moyen de contourner les sanctions diplomatiques ou la dépendance au dollar américain. Pour la population, la cryptomonnaie est avant tout une aubaine pour contrecarrer l’hyperinflation, en particulier au Venezuela et en Argentine. Des intérêts pas souvent compatibles entre les banques centrales et les aspirations des habitants, les premières souhaitant éviter la fuite des devises locales en pleine période de crise.

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