Le métavers et les cryptos représentaient à un moment donné un duo qui faisait rêver les acteurs de la technologie.
Leur combinaison laissait entrevoir de nouvelles possibilités : des mondes virtuels où tout est connecté, des expériences immersives, et des écosystèmes où chacun serait maître de ses actifs numériques. Mais bon, la réalité est un peu moins éclatante.
On se retrouve vite face à des plateformes fermées, des objets virtuels bloqués sur une seule blockchain et une expérience utilisateur qui peut parfois être un vrai casse-tête.
L’interopérabilité est le pilier de l’avenir du Metaverse
Aujourd’hui, le métaverse c’est comme une série de boîtes hermétiques qui fonctionnent aux antipodes de l’idée de communauté d’internet.
En effet, tout ce que vous pouvez gagner, acheter ou construire dans une plateforme reste coincé sur cette dernière.
Il vous sera incapable de les déplacer en dehors de cet écosystème, un peu comme si vous essayiez de faire passer un fichier Apple sur un PC des années 2000.
Et c’est là qu’arrive l’interopérabilité, un concept qui consiste à permettre aux joueurs de transporter leurs avatars, objets ou terrains virtuels d’une plateforme à une autre, le tout grâce à la blockchain.
Ainsi, après avoir passé des heures à fabriquer un personnage dans le jeu Farcana, vous pouvez directement le transférer dans Decentraland au lieu de devoir repartir de zéro dans un autre jeu.
Pour les développeurs, l’interopérabilité est également un véritable filon d’or.
En ouvrant leurs jeux à d’autres écosystèmes, ils peuvent attirer plus de monde, créer des économies hyper dynamiques, et filer aux joueurs une vraie sensation de contrôle sur ce qu’ils possèdent.
Les obstacles à surmonter pour une adoption généralisée
Si l’interopérabilité, sur le papier, c’est génial, en pratique, c’est beaucoup moins glamour.
Première embûche : la scalabilité. Les blockchains populaires du moment, Ethereum, galèrent encore à gérer un volume élevé de transactions.
Avec ses 30 transactions par seconde, Ethereum est à des années-lumière de PayPal qui atteint des niveaux de 193 TPS. Autre problème, et pas des moindres : la complexité du système pour l’utilisateur lambda.
Créer un portefeuille, acheter des crypto-monnaies, gérer des NFT… tout cela, c’est déjà un casse-tête pour un initié, alors pour quelqu’un qui n’y connaît rien, c’est juste excessivement compliqué.
En plus, il y a cette image persistante des jeux blockchain comme étant des machines à spéculer plutôt que des jeux funs et immersifs.
Les joueurs traditionnels ne veulent pas d’un casino numérique, ils veulent du divertissement, et pour l’instant, l’industrie crypto n’a pas encore réussi à casser ce stéréotype.
Enfin, il demeure encore un flou juridique autour de la propriété numérique, puisque les lois peinent à suivre l’évolution technologique. Tout cela freine l’adoption et empêche l’interopérabilité de vraiment décoller.
Un avenir prometteur malgré les défis
Malgré tous ces freins, l’avenir du métaverse connecté commence à se dessiner, et certains projets montrent déjà la voie.
Prenons Quantum Hosky, le nouveau projet de Charles Hoskinson, fondateur de Cardano. C’est un métavers multichaîne qui veut connecter différentes blockchains pour créer un espace où tout fonctionne ensemble.
En gros, c’est comme un hub central qui permettra à ses utilisateurs de naviguer entre plusieurs univers sans perdre ses actifs en route.
Et ils ne s’arrêtent pas là : ils intègrent même des IA et des systèmes futuristes comme des “personnages non joueurs” hyper réalistes ou objets virtuels qui évoluent selon le contexte.
Côté marché, les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus d’un milliard de dollars investis dans les jeux blockchain rien qu’au deuxième trimestre 2024, et une projection qui mise sur un marché du Metaverse à 168 milliards de dollars d’ici à 2030.
Les plateformes comme Farcana et Decentraland continuent de travailler sur des écosystèmes ouverts où les joueurs peuvent utiliser, échanger ou monétiser leurs actifs entre différents jeux.
Ce genre d’approche pourrait bien transformer le métavers en un réseau mondial où chaque joueur, chaque développeur et chaque actif trouve sa place, créant un univers numérique où les frontières n’existent plus.
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