Le grand comparatif des technologies blockchain publiques ! (Partie 2)

Pour rappel, afin de réaliser ce comparatif, nous avons défini 5 critères que vous trouverez ci dessous. Après ça, les caractéristiques des blockchain publiques du marché n’auront plus de secrets pour vous ! 

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  1. Gouvernance : quel est le consensus de validation des blocs utilisé ? (Preuve de travail, preuve d’enjeu, preuve d’enjeu déléguée etc… ) 
  2. Performance : combien de transactions par seconde peuvent être supportées sur le réseau ? 
  3. Communauté : combien de nœuds actifs ? Quelle est la communauté de développeurs derrière la technologie ? 
  4. Smart contracts : est-ce que la technologie permet de déployer des smart contracts ? 
  5. Cas d’usage : quels sont les cas d’usage qui utilisent la technologie ? 

Polkadot

Relier les différentes blockchains entre elles, créer un véritable réseau unifié des différentes blockchains existantes. C’est la promesse du projet Polkadot lancé en 2017 après une ICO ayant permis de récolter plus de 140 millions de dollars en DOT, la cryptomonnaie du réseau Polkadot. Un montant complété par une seconde levée de fonds d’un montant de 44 millions de dollars. Parmi les membres fondateurs du projet, on retrouve Gavin Wood, éminent cofondateur d’Ethereum et qui est notamment l’inventeur du langage Solidity, le langage de code pour les développeurs sur Ethereum. 

Gouvernance : Sur Polkadot, le consensus de validation des blocs, pilier de la gouvernance du réseau est un dérivé du consensus de preuve d’enjeu ou “Proof of Stake” en anglais. Sur Polkadot on parle de preuve d’enjeu nominée ou “Nominated proof of Stake”. Ce consensus implique 4 types d’acteurs qui s’assurent que les transactions et que les nouveaux blocs soient correctement créés sur la blockchain. La première catégorie sont les nominateurs, ils sont en charge de désigner de bons validateurs, ceux-ci désignent la deuxième catégorie d’acteurs, ils sont chargés de valider les transactions sur le réseau et sont encouragés à le faire afin de ne pas perdre leurs DOT qui sont en jeu. Enfin, deux catégories d’acteurs complémentaires intitulées les Collecteurs et les Pêcheurs sont respectivement chargées de surveiller les éventuels mauvais comportement des validateurs sur le réseau. 

Performance : Grâce à son architecture spécifique impliquant une blockchain principale appelée “Relay Chain” dans le jargon Polkadot et des multiples chaînes y faisant référence appelées, elles, “Parachains”, le réseau Polkadot est en mesure de proposer des performances de hautes volées que l’on estime à environ 1000 transactions par seconde

Communauté : Gavin Wood, le cofondateur du projet aux côtés de Peter Czaban et Robert Habermeier met à profit son réseau dans l’écosystème blockchain pour permettre à Polkadot de disposer des ressources nécessaires. C’est pourquoi Polkadot peut se targuer de disposer des contributions de la Web3Foundation, dont Gavin Wood est le président ainsi que le fond d’investissement Parity Technologies. Au moment de la rédaction de cet article, on dénombre 297 validateurs sur le réseau pour près de 8000 nominateurs

Smart contracts : Sur Polkadot, les smart contracts ne sont pas embarqués nativement sur la blockchain, néanmoins, les parachains, qui font partie intégrante du réseau polkadot pourront elle intégrer des smart contracts. 

Cas d’usage : Des projets de premier ordre comme ChainLink (LINK) et Ocean Protocol utilisent la technologie Polkadot. Plus globalement les cas d’usages de Polkadot sont très nombreux puisque chaque Parachain du réseau peut développer un usage particulier comme la réalisation de transaction, la gestion des identités, la gestion des transactions entre IOT ou encore réaliser des ponts entre les réseaux blockchain existants. 

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Niveau de maturité globale de la blockchain publique Polkadot  : 3,4/5

Iota 

Fondé en 2015 à la suite d’une ICO ayant permis de lever près de 1337 Bitcoins, le projet Iota est lancé par ses fondateurs : David Sonstebo, Serguey Ivancheglo, Dominik Schiener et Serguei Popov. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le nom “Iota” ne fait pas référence au monde des IOT (Internet of things) mais à une unité de mesure très petite. Souvenez-vous de l’expression “ça ne bouge pas d’un yotta”. Même si nous intégrons le réseau Iota dans notre comparatif des blockchains, nous allons voir que celui-ci a un mode de fonctionnement particulièrement différent des autres réseaux. 

Gouvernance : Le consensus de validation des transaction utilisé sur IOTA est celui de la preuve de travail, néanmoins, attention, l’architecture de Iota n’est pas la même qu’une blockchain classique, il s’agit d’une architecture de type DAG (Directed Acyclic Graph). Ainsi l’ensemble des Iota ont déjà été créés, il n’y a pas de notion de minage dans le réseau Iota, chaque nœud du réseau est aussi un validateur des transactions ce qui améliore le caractère de décentralisation du réseau. 

Performance : Actuellement, le réseau Iota permet de soutenir environ 250 transactions par seconde. Il est important également de noter ici qu’il n’y a aucun frais de transaction sur le réseau. L’architecture Iota diffère de celle d’une blockchain où les blocs sont ajoutés les uns après les autres, chez Iota, chaque transaction permet d’en valider deux autres, ainsi, plus il y a de transaction, plus sa performance globale augmente. Le réseau devrait ainsi pouvoir supporter un maximum de 600 transactions par seconde

Communauté : Le développement du réseau Iota est principalement soutenu par la fondation Iota, basée à Berlin, elle regroupe une communauté de développeurs qui construisent le réseau. A la date de rédaction de cet article, on dénombre seulement 28 nœuds actifs sur Iota. 

Smart contracts : Le réseau Iota permet aux développeurs de réaliser des smart contracts au travers du “Iota smart contract protocol”. Une fois de plus, Iota à une approche différenciante sur le sujet des smart contracts. En effet, Iota offre une plus grande flexibilité en laissant le choix aux développeurs de définir leur langage de programmation ainsi que leurs machines virtuelles. Les smart contracts sur Iota peuvent être permissionnés, c’est-à dire que les groupes qui les développent peuvent choisir les nœuds qui valident les smart contracts. Ainsi les smart contracts ne nécessitent pas tous les nœuds du réseau pour fonctionner, ce qui améliore également la performance. Les smart contracts sur Iota ouvrent ainsi la voie vers des créations de plateforme de liquidité, plateforme NFT et tous autres usages utilisant les avantages des oracles Iota. 

Cas d’usage : Les cas d’usages du réseau Iota se concentrent actuellement autour des objets connectés et de la traçabilité que le réseau peut permettre d’apporter. Dans le secteur de l’automobile, Iota est déjà utilisé par Jaguar-Land Rover pour permettre aux véhicules de communiquer entre eux, de remonter de la donnée vérifiée sur le réseau et de gagner des cryptomonnaies en échange. Les secteurs de la supply chain, de la santé, du partage d’énergie et plus globalement des IOT industriels est un terrain de jeu que Iota cible en priorité.  

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Niveau de maturité globale de la blockchain publique Iota  : 3,2/5

Ripple

Ripplenet est le réseau blockchain développé par la société Ripple Labs présidée par Brad Garlinghouse. Les frontières entre le réseau reposant sur la cryptomonnaie XRP et la société Ripple Labs sont minces, c’est d’ailleurs tout le sujet des récentes accusations de la SEC à l’égard de la société Ripple. La promesse du projet derrière le réseau Ripple Net initié dès 2012 par Jed McCaleb est de considérablement augmenter la performance des échanges interbancaires en se positionnant comme un concurrent direct aux standards actuels que sont SWIFT et SEPA que vous connaissez sans doute. Vous l’avez compris, le réseau Ripple se différencie selon plusieurs points, regardons les en détail. 

Gouvernance : La validation des transactions sur le réseau Ripple n’implique pas de minage impliquant la création de nouveaux XRP. L’ensemble des 100 milliards de XRP ont déjà été pré minés dès le lancement du réseau. Le réseau Ripple dispose de son propre consensus de validation des transactions intitulé RPCA pour “Ripple Protocol Consensus Algorithm”. Le réseau Ripple est ouvert, ainsi chacun peut devenir un nœud du réseau et participer à la validation des transactions. Il est aussi possible de choisir une liste de nœuds de confiance qui seront en charge de valider les transactions sur le réseau. Pour ses clients Ripple maintient ainsi une liste de nœuds de confiance à privilégier pour valider les transactions. 

Performance : 1500, c’est le nombre de transactions que peut soutenir le réseau Ripple par seconde. Le tout avec un délai de réalisation de chaque transaction allant de 3 à 5 secondes. Cela positionne le réseau Ripple comme étant l’un des réseaux blockchain les plus performants, cela afin de proposer une solutions efficiente aux grands clients bancaires que cible Ripple. 

Communauté : Comme vous l’avez compris, bien qu’open source, le réseau Ripple net est développé par la société du même nom qui dénombre plus de 500 employés de par le monde ainsi que 9 bureaux positionnés à l’international. La communauté des utilisateurs du réseau s’est développée depuis une dizaine d’années. Ainsi, on dénombre à date de rédaction de cet article 928 nœuds actifs. 

Smart contracts : Le réseau Ripple n’intègre pas directement de possibilité de créer des smart contracts. Cependant, au sein de l’écosystème Ripple on trouve la start up codius qui développe depuis 2014, un environnement permettant de créer des smart contracts. Si les cas d’usages sont potentiellement infinis, peu de cas d’usages concrets ont vu le jour à l’heure actuelle. 

Cas d’usage : Le principal cas d’usage du réseau Ripple est d’augmenter la performance, la rapidité et de réduire les coûts de transactions des paiements interbancaires. Ripple network ambitionne ainsi de devenir un des plus gros réseaux de paiement du monde. Des banques mondiales de renom ont déjà adopté la technologie Ripple qui repose en partie sur le réseau Ripplenet comme Santander ou BBVA et bien d’autres, la liste est longue. 

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Niveau de maturité globale de la blockchain publique Ripplenet  : 3,2/5

Cosmos 

Le projet Cosmos est a été créé par Jae Knwon et Ethan Buchman qui se sont associé en 2015, c’est ensuite à partir de 2017 que le projet a véritablement décollé avec le succès d’une ICO ayant permis de lever près de 17 millions de dollars en seulement 30 minutes… 

Le réseau Cosmos vise à être un réseau de multiples réseaux de Blockchain reliées entre elles. L’objectif est de proposer aux développeurs une véritable boîte à outils leur permettant de donner naissance à des réseau blockchain publiques ou privés. Cosmos intègre ainsi des modules de consensus et de gouvernance clé en main. 

Gouvernance : Comme la plupart des réseaux blockchain de dernière génération, Cosmos s’est doté d’un mécanisme de consensus de preuve d’enjeu. En sommes, les 100 nœuds du réseaux qui “stake” le plus d’ATOMs, la cryptomonnaie native du réseau sont désignés comme étant les validateurs des transactions. Si ceux-ci agissent de manière malveillante lors des validations ils risquent ainsi de perdre tout ou partie de leurs Atoms mis sous séquestre. Il est important de noter ici que Cosmos a intégré au sein de son réseau la possibilité au protocole d’évoluer dans le temps, chaque évolution étant soumise au vote des membres du réseau. Ainsi cela doit permettre d’éviter un maximum les phénomènes de type “Forks” c’est-à-dire des scissions de la blockchain lorsque les communautés en place sur le réseau n’arrivent pas à s’entendre. 

Performance : C’est un des gros points forts du réseau Cosmos qui permet grâce à son architecture de réaliser jusqu’à 10 000 transactions par seconde avec une latence de seulement 1 à 2 secondes pour chacune des transactions réalisées. 

Communauté : Le réseau Cosmos et son protocole technologique nommé Tendermint est développé par la fondation “Interchain”, à la tête de celle-ci, on retrouve notamment les créateurs du projet et tout une équipe de développeurs.  Au total le réseau Cosmos devra pouvoir héberger près de 300 nœuds validateurs des transactions sur le réseau. 

Smart contracts : Pensé comme une boîte à outil idéale pour les développeurs de réseaux blockchain, Cosmos intègre plusieurs modules permettant de déployer des smart contracts. Il est ainsi possible de construire des smart contract sur les blockchains du réseau cosmos  avec le module “CosmWasm”, on peut également déployer des blockchains sur Cosmos qui peuvent supporter des smart contracts Ethereum grâce au module Ethermint. 

Cas d’usage : Il existe déjà plus de 240 applications construites sur le réseau cosmos, celles-ci sont répertoriées comme sur un véritable app store sur le site web du réseau cosmos. Ces applications se développent dans les domaines de la Finance, des réseaux sociaux ainsi que des NFT et des jeux vidéo. Bref, avec cet aperçu, le réseau Cosmos prouve une fois de plus sa capacité à donner les bons outils au développeurs. 

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Niveau de maturité globale de la blockchain publique Ripplenet  : 3,8/5

Conclusion : et si la course au prochain standard de blockchain publique ne faisait que commencer ?  

Comme on peut le voir dans ce comparatif, les réseaux de blockchain publiques sont désormais nombreux sur le marché, la plupart étant issus d’ICO réalisées autour de 2017, 4 ans plus tard ces réseaux commencent à disposer d’une certaine maturité. Tout cela alors que le réseau Ethereum, qui reste le standard actuel, peine à réaliser son mouvement vers Ethereum 2.0. Enfin, nous avons vu que parmi les réseaux que nous avons comparés, certains comme notamment IOTA sont des réseaux distribués mais qu’on ne peut pas nommer “Blockchain” en raison de leur architecture et de leur mode de fonctionnement. Un éclairage sur ce point pour replacer le concept de blockchain au sein des différents types de réseaux distribués que l’on peut rencontrer sera l’objet d’un prochain article. De plus, la saga du comparatif des blockchain publiques n’est pas totalement terminée, il nous manque notamment à observer le réseau Bitcoin qui, ont a tendance à l’oublier, est aussi un réseau blockchain publique.

Retrouver l’article original de Guillaume Moret Bailly ici: Lien Source

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