Le métavers, liberté du web3 ou réplique du web2 ? – Pour beaucoup d’entre nous, le métavers rime avec liberté. Liberté de créer et de partager, liberté de se réunir et d’interagir. En bref, un tout nouveau monde est en train de naitre, élargissant le champ des possibles, loin de tout contrôle. Toutefois, Horizon World, le métavers sorti de l’imagination de Meta (Facebook) semble déjà s’éloigner de cette idée. On vous explique pourquoi.
Meta, des nuages noirs à l’Horizon
Il n’aura échappé à personne que depuis quelques mois, Mark Zuckerberg opère un virage à 180°. Son objectif ? S’emparer de cette nouvelle tendance qui explose, le métavers. Cette transition soudaine intervient alors que Facebook et Instagram perdent en revenus publicitaires et inquiètent les actionnaires. Ceci en raison de modifications de confidentialités récemment implémentées par Apple et Google. Car les véritables rois du web2, c’est bien eux. Meta cherche donc à les devancer dans le monde du futur, celui du web3.
Pour se faire, Mark Zuckerberg a lancé Horizon World, un jeu en réalité virtuelle (VR) censé accueillir différents mondes interconnectés. Récemment, le patron de Meta a détaillé les prochaines nouveautés qui s’annoncent au cœur de son métavers. Il explique notamment travailler sur des fonctionnalités qui permettront aux créateurs de vendre des objets virtuels. Typiquement, un designer serait en mesure de vendre des accessoires de mode qui viendraient équiper nos avatars numériques. Autre exemple, des promoteurs d’immobiliers virtuels pourraient vendre l’accès à des zones « premium » de leur monde.
« La capacité de vendre des objets et accéder à des privilèges au sein de mondes virtuels fait désormais partie de l’équation globale du e-commerce »
Mark Zuckerberg
La possibilité de vendre des biens virtuels ne sera initialement ouverte qu’à une poignée de créateurs. Les acheteurs potentiels seront par ailleurs limités dans un premier temps aux utilisateurs de plus de 18 ans habitant aux USA et au Canada. Mais voilà, le géant des réseaux sociaux compte bien s’accaparer une belle part du gâteau, peut-être même carrément la moitié.
Le métavers, oui, mais va falloir payer
Créateur que vous êtes, vous souhaitez partager votre monde virtuel nouvellement créé au plus grand nombre ? Ou déployer une panoplie d’accessoires pour équiper les avatars du métavers tout entier ? Cela devrait être bientôt possible sur Horizon World, bien sûr, mais les gains s’annoncent limités. Meta s’arrogera 25% sur toutes les transactions qui s’effectueront au sein de son métavers. Par ailleurs, si vos ventes s’effectuent via le Quest Store de Meta, fournisseur des casques Oculus Quest, 30% de frais vous seront prélevés préalablement. Au final, 47,5% de la somme ira donc dans les poches de Meta.
« Nous pensons que c’est un taux très compétitif pour ce marché », a pourtant déclaré Vivek Sharma, vice-président d’Horizon World chez Meta. Le porte-parole de Meta, Sinead Purcell a par ailleurs sous-entendu qu’Horizon World serait un jour disponible sur du matériel fabriqué par d’autres sociétés. Dans ce cas, Meta continuera de facturer ses 25% de frais mais laissera les fabricants fixer leurs propres taux. Espérons que ceux-ci soient moins gourmands.
Mark Zuckerberg avait pourtant critiqué Apple en 2021 pour leurs frais excessifs de 30% pour la vente d’applications sur l’App Store. L’idée devait pourtant lui plaire, puisqu’un an plus tard, le voici qui adopte le concept pour son métavers. Irons-nous vers un métavers totalement libre et interconnecté à l’image de Decentraland ou The SandBox ? Ou serons-nous happés par les géants du web2 qui tisseront leur toile jusqu’au cœur du web3 ? Aux créateurs et utilisateurs d’en décider. Car au bout du compte, c’est bien eux qui ont le vrai pouvoir. Alors, posez-vous la question. Dans quel méta j’erre ?
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