Bis repetita. Le récent procès de Sam Bankman-Fried pourrait être interprété comme l’une des étapes du deuil nécessaire lié à l’effondrement de la plateforme FTX. Un processus dont la principale conséquence est une perte de confiance notable des investisseurs crypto dans les exchanges centralisés (CEX). C’est sans aucun doute la raison pour laquelle Binance vient de lancer un portefeuille auto-hébergé associé – mais pas trop – à sa plateforme. Un exercice de confiance que la prochaine plateforme Backpack risque d’avoir plus de mal à remporter. En effet, le projet se compose principalement d’anciens membres de la défunte FTX…
FTX : on prend les mêmes et on recommence
Avoir un sac (à dos) remplis de dossiers compromettants à son encontre dans l’affaire FTX ne semble pas dérangeant. Car finalement, un petit arrangement avec le gouvernement des États-Unis suffit peut-être à effacer cette ardoise. C’est en tout cas ce que semble démontrer l’activité menée à Dubaï par l’ancien directeur juridique de FTX, Can Sun, récemment mise en lumière par le Wall Street Journal.
En effet, Can Sun serait en train de participer à la création d’une plateforme crypto présentée comme « réglementée ». Un projet porté par la structure Trek Labs en association avec sa filiale holding implantée aux îles Vierges britanniques. Une entité gérée pour sa part par Armani Ferrante, également ancien employé de FTX et fondateur du wallet Web 3 Backpack destiné à « mettre fin » à l’opacité des échanges crypto.
Avec comme point de départ, une licence officielle obtenue auprès de l’Autorité de réglementation des actifs virtuels de Dubaï (VARA) pour créer la plateforme crypto Backpack Exchange. Cette dernière apparement bénéficiaire de licences opérationnelles dans plusieurs juridictions du monde obtenues au cours des cinq derniers mois.
Backpack : tirer les leçons de l’échec de FTX
Toutefois, un doute légitime persiste. Avoir participé à la faillite dévastatrice de FTX doit-il être considéré comme une expérience positive ou un CV à fuir au plus vite ? Chacun se fera son opinion. Pendant ce temps, Can Sun affirme vouloir tirer les leçons de cet échec cuisant à protéger les fonds des clients. En même temps, faire pire serait difficile…
Et afin de soutenir ce lancement un peu surréaliste, Can Sun compte sur les investisseurs. En effet, il espère vendre une participation de 10 % de cet exchange en cours de lancement, dont la valorisation est déjà estimée à 100 millions de dollars.
Quel avenir peut bien avoir un exchange lancé par deux ex-membres de la plateforme FTX ? D’autant plus si l’on considère la possibilité d’un redémarrage de cette dernière, bien évidemment conditionné aux exigences de Gary Gensler. Difficile en tout cas de savoir lequel de ces deux projets est le plus improbable…
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