Faire du neuf avec du vieux ? Partout à travers le monde, les banquiers centraux travaillent dur pour exploiter les technologies issues de Bitcoin (BTC) et des cryptomonnaies. Les monnaies numériques de banques centrales (MNBC) sont le résultat de cette exploitation. La Banque des règlements internationaux (BRI), par la voix de son directeur général Agustín Carstens, répète aujourd’hui à quel point les MNBC sont cruciales pour moderniser le système financier et monétaire vieillissant.
Il va falloir moderniser la finance grâce au « numérique »
C’est lors d’une conférence consacrée aux monnaies numériques de banques centrales, à Bâle (Suisse), que le directeur général de la Banque des règlements internationaux s’est exprimé sur l’importance vitale de ce sujet, à ses yeux.
Cette conférence, qui s’est tenue ce 8 novembre 2023, s’intitulait : « Sécuriser le futur système monétaire : la cybersécurité pour les MNBC ». Le dirigeant de la BRI, Agustín Carstens, a ainsi insisté sur l’importance pour les banquiers centraux d’évoluer avec « l’ère numérique » dans laquelle nous sommes entrés :
« Le système financier est à l’aube de changements importants. La révolution numérique qui a touché tant d’aspects de notre vie se fait de plus en plus sentir dans le domaine financier. (…) Les banques centrales savent qu’elles ont la responsabilité, non seulement de suivre le rythme de l’ère numérique, mais aussi de mener l’innovation pour s’assurer qu’elle sert le bien public. »
Agustín Carstens, directeur général de la Banque des règlements internationaux
Les MNBC (et leur sécurité) doivent être la priorité centrale des banquiers
Pour Agustín Carstens, les monnaies numériques de banques centrales se trouveront « au cœur du futur système financier ». Et la question de leur sécurité est cruciale pour « garder la confiance du public » dans ces monnaies.
« Les banques centrales doivent faire face à de nouvelles technologies et à de nouvelles menaces. (…) Ces dernières relèvent en grande partie de la catégorie générale des cyber-risques. L’innovation technologique permet d’offrir des services financiers plus efficaces et plus sophistiqués, mais elle ouvre également de nouvelles possibilités d’activités criminelles à des acteurs peu scrupuleux. L’univers de la cryptomonnaie nous a fourni plusieurs études de cas montrant à quel point il est facile pour les pirates informatiques d’infiltrer des systèmes financiers mal conçus et mal supervisés. Les failles de sécurité très médiatisées ont été un facteur – certes, parmi beaucoup d’autres – qui a sapé la confiance dans les cryptomonnaies en tant qu’instruments financiers utiles. »
Agustín Carstens, directeur général de la Banque des règlements internationaux
Tout en glorifiant les MNBC, il était bien sûr indispensable de taper au passage sur la concurrence des cryptomonnaies décentralisées.
Pourtant, le réseau de paiements numériques de pair à pair de Bitcoin fonctionne 7j/7 et 24h/24 depuis près de 15 ans, sans aucune interruption, ni aucune cyber-attaque. Souhaitons aux monnaies numériques de banques centrales de faire aussi bien. Malheureusement, leur centralisation risque de leur créer un point de défaillance unique (SPOF). Sans parler des bases de données utilisateurs géantes (avec identités détaillées), qui seront une sorte de Saint Graal pour les hackers. Oui, c’est sûr, les MNBC vont effectivement avoir besoin d’une sécurité en béton, sans la décentralisation et le pseudonymat des cryptomonnaies comme Bitcoin.
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